Législatives 2024: pourquoi votre voix peut rapporter gros aux partis politiques

Derrière chaque candidat investi, de l'argent pour survivre. Les résultats des élections législatives anticipées des dimanches 30 juin et 7 juillet sont essentiels pour les partis politiques en lice. Car ils vont directement décider du montant des subventions de l'État pour les années à venir, qui représente souvent une large partie de leurs ressources, complétées par les dons ou les cotisations des adhérents.

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Au premier tour, chaque voix rapporte 1,61 euro

Cette subvention publique se décompose en deux parties. La première part est calculée en fonction du nombre de voix réunies au premier tour des élections législatives. Concrètement, le bulletin que vous allez glisser dans l'urne va rapporter chaque année autour d'un euro et soixante-et-un centimes au parti de votre candidat pendant le mandat. Et ce, même s’il n’est pas élu.

Pour toucher cette subvention, les partis doivent rendre publics leurs comptes et récolter au moins 1% des suffrages exprimés dans au moins 50 circonscriptions au premier tour. En 2024, 19 formations nationales ont bénéficié de cette première tranche, de La République en marche avec 8.821.573 euros, jusqu'au Mouvement de la ruralité avec 87.897 euros.

La législation diffère légèrement pour les formations politiques ultramarines, qui ne présentent des candidats que dans les outre-mer. Pour ces partis, la subvention est versée dès que l’ensemble de leurs candidats obtient plus de 1% des suffrages dans leur circonscription. En 2024, 18 partis étaient éligibles.

Le non-respect de la parité pénalisé

Attention cependant à la parité. Son non-respect impose une pénalité sur la première fraction du financement, calculée en fonction de l'écart entre le nombre de candidats de chaque sexe présenté par le parti.

En 2024, 10 partis ont vu le montant de leur dotation annuelle amputée: Les Républicains ont perdu près de 1,3 million d'euros à ce titre, largement plus que la coalition Ensemble (510.901 euros), Europe Ecologie (78.328 euros), les Ecologistes - Mouvement écologiste indépendant (39.917 euros), le Parti radical de gauche (34.584 euros), Debout la France (18.296 euros), la Gauche républicaine et socialiste (15.546 euros), le Mouvement de la ruralité (13.522 euros), Ecologie au centre (11.868 euros), l'Alliance centriste (8.672 euros).

Au second tour, chaque député rapporte 37.100 euros

Le scrutin du second tour débloque la deuxième partie du financement public. Chaque année, sénateurs et députés sont invités à déclarer leur rattachement à un parti avec, à la clé, un peu plus de 37.100 euros par parlementaire pour la formation politique concernée. Cette aide financière peut donc varier d'une année sur l'autre si un élu change d'affiliation, comme cela arrive souvent.

En 2024, avec 248 députés et 39 sénateurs rattachés, Ensemble a ainsi perçu plus de 10,6 millions d'euros. Les Républicains suivent avec 7,2 millions pour 63 députés et 131 sénateurs.

Une défaite aux législatives peut donc durablement grèver les finances d'un mouvement. C'est ce qui s'était passé en 2017 avec le Parti socialiste: en perdant plus de 250 députés et plus de 6 millions de voix dans la foulée de la déroute de Benoît Hamon à la présidentielle, le PS avait perdu près de 19 millions d'euros annuels sur le mandat.

Article original publié sur BFMTV.com