Yahoo Actualités Législatives 2024 : dans les petites communes, le casse-tête de l’organisation express de l’élection
ÉLECTIONS LEGISLATIVES - La fête est annulée. Après le choc de l’annonce de la dissolution de l’Assemblée Nationale vient le temps de l’organisation : des élections législatives auront lieu les 30 juin et 7 juillets prochains. Trois semaines pour faire campagne, mais aussi pour mettre en place le passage aux urnes - un délai court, particulièrement dans les petites communes où l’espace manque.
Car si le début de l’été est traditionnellement une période de mariages, spectacles de fin d’année et autres festivités, ces événements ont souvent lieu dans des salles multi-usages comme des gymnases, des salles polyvalentes… Qui servent également de bureau de vote. Depuis quelques jours les annulations pleuvent dans toute la France, à la grande déception des habitants.
Des mariages annulés ou reportés
Pour les couples qui doivent se passer la bague au doigt les samedis 29 juin ou 6 juillet, cette semaine est probablement riche en stress. Tenir un vote le dimanche n’étant pas compatible avec une célébration endiablée dans la même salle le samedi soir, les salles qui serviront aux législatives sont réquisitionnées dès la veille. Mais sans lieu, c’est tout un château de cartes qui s’effondre pour futurs les mariés. Traiteur, DJ, photographe… Autant de prestations difficiles à reporter - et qui coûtent cher.
Auprès de nos confrères de La Voix du Nord, Justine et Maxence racontent avoir réservé une salle pour célébrer leur union le 29 juin, la veille du premier tour des législatives. Le contrat qu’ils ont signé prévoyait bien que la salle pourrait être réquisitionnée en cas d’élections mais, il y a quelques mois encore, ce scénario devait sembler improbable. Et pourtant. À moins de trois semaines du « plus beau jour de leur vie », le couple doit choisir entre annuler ou décaler la fête, et risque de perdre une bonne partie du budget prévu pour leur mariage : entre 5 000 et 7 000 euros.
Le même article donne la parole à Maxime, qui devait se marier la veille du deuxième tour dans la commune de Loison-sous-Lens avant de voir sa salle reprise pour les législatives. Après avoir appelé « 50 ou 60 communes » proches de chez lui, il finit par trouver un lieu disponible à une quinzaine de kilomètres, qui lui coûtera quand même 1 500 euros supplémentaires pour éviter d’annuler la cérémonie.
« On est dégoûtés… »
Sur les réseaux sociaux, sous les posts d’annulations d’événement, les commentaires déçus s’accumulent. À Bruay-la-Buissière dans le Pas-de-Calais, c’est le spectacle de fin d’année d’une association de danse qui est annulé : prévu la veille des législatives dans une salle qui sera utilisée pour le scrutin, il doit être reporté en septembre. « On espère que vous aurez un joli spectacle malgré les grandes vacances et les absences éventuelles » commente quelqu’un sous le post d’annonce. « On est dégoûté… » ajoute une autre personne.
Dans une autre ville du Nord, à Avesnes-sur-Helpe un rallye programmé pour le 30 juin n’aura finalement pas lieu du tout. « On ne peut pas dire aux gens d’aller voter et en même temps mettre des routes barrées dans des centres de villages, à côté de mairie ou de bureaux de vote, ce n’est pas compatible » a expliqué l’un des organisateurs à La Voix du Nord, en précisant que « reporter l’événement dans un délai si court, c’était trop difficile. On ne parle pas d’une ou deux routes barrées, mais de tout un parcours, avec de nombreuses personnes sur place » Sur Facebook, les commentateurs s’attristent de voir perdre « des mois de travail de préparation ». D’autres pestent contre des dirigeants qui chamboulent leur événement « pour leurs petits intérêts ».
Heureusement, certaines histoires ont des fins heureuses. Sous un post Facebook, une personne soulagée raconte : « Nous nous marions le 6 juillet. Au vu du délai très court pour se retourner et pour ne pas gâcher le plus beau jour de notre vie, le maire a décidé de changer l’emplacement du bureau de vote… Très beau geste et surtout très belle bienveillance pour ses concitoyens ». De quoi donner espoir à ceux qui cherchent encore comment maintenir leurs événements.
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