Législatives 2024 : désistements en masse pour éviter les triangulaires au second tour

Lors des élections législatives de 2022, on ne comptait que huit triangulaires. Après le premier tour, 305 étaient possibles. C’était avant désistements.

POLITIQUE - Le désistement, enjeu clé du scrutin du 7 juillet. Alors que près de 310 circonscriptions sont dans une situation potentielle de triangulaire ou de quadrangulaire pour le second tour des élections législatives, (très) nombreux sont les candidats arrivés en troisième position à jouer la stratégique carte du désistement depuis dimanche soir.

« C’est quoi le RN » : à ceux qui s’interrogent après les résultats des législatives 2024, nos clés pour comprendre

À quelques heures de la clôture des candidatures pour le second tour des législatives anticipées ce mardi 2 juillet à 18h, Le Monde affirme que 185 candidats arrivés sur la dernière marche du podium à l’issue du premier tour ont déjà renoncé. De quoi porter le nombre de triangulaires restantes à 126 sur un total de 305 (306 selon l’AFP), même si d’autres désistements peuvent encore être annoncés dans la journée.

Dans le détail, c’est la gauche qui procède au plus grand nombre de retrait pour faire barrage au Rassemblement national dans les circonscriptions où le parti d’extrême droite est arrivé en tête des suffrages. Lundi à 23 heures, le journal comptait 121 désistements de la gauche, contre 60 pour le camp présidentiel.

Le nombre de duels s’annonce donc beaucoup plus important que prévu dimanche 7 juillet. Alors qu’il n’y en avait que 190 après l’annonce des résultats, ce nombre passe à 371 sur les 500 circonscriptions qui restent à pourvoir (76 élus l’ayant emporté au premier tour) au total. Et il ne devrait rester que 3 quadrangulaires contre 5 annoncées dimanche.

Situation inédite rendue possible par la forte participation au premier tour, la présence importante de triangulaires pour ce second tour était théoriquement un avantage pour le Rassemblement national ce qu’ont bien compris le Nouveau Front populaire et le camp d’Emmanuel Macron. Ce dernier avait d’ailleurs appelé au soir des résultats du premier tour à un « large rassemblement clairement démocrate et républicain » face au RN. Ce qui semble désormais être le cas, même si Le Monde montre bien que ce barrage au parti lepéniste est principalement impulsé par l’union de la gauche.

À gauche les consignes sont claires : les candidats du Nouveau Front populaire arrivés troisièmes sont censés se désister au profit du deuxième, quel que soit son profil.

Pour ce qui est de la coalition Ensemble pour la République, la tendance est plutôt à un désistement des candidats Ensemble et Horizons concernés. Toutefois, la ligne n’est pas toujours clairement arrêtée, en particulier si cela ouvre la voie à des duels entre RN et LFI. La même question se pose pour la droite et le parti Les Républicains, pas vraiment motivé par l’idée de laisser la gauche affronter le RN au second tour. Pourtant, ces déports de voix contre l’extrême droite pourraient s’avérer cruciaux pour la composition de la future Assemblée nationale.

À voir également sur Le HuffPost :

Législatives 2024 : le streamer Kameto appelle à faire barrage au RN, « le 7 juillet, la jeunesse doit se mobiliser »

Résultats des législatives 2024 : La carte des 76 députés élus au premier tour, dont Marine Le Pen et Olivier Faure