Législatives 2024 : Corbière, Garrido et Simonnet exclus des investitures, psychodrame à LFI
POLITIQUE - Des investitures conflictuelles qui tranchent avec l’unanimité suscitée, à gauche, par la création du nouveau Front populaire. Danielle Simonnet, députée sortante à Paris, ainsi que Raquel Garrido et Alexis Corbière, élus en Seine-Saint-Denis, qui incarnent des voix discordantes au sein de LFI, ont découvert vendredi 14 juin au soir qu’ils avaient été brutalement écartés des candidats de la formation – et par conséquent du Front populaire – aux législatives.
« Une obscure commission électorale de LFI a décidé de ne pas m’investir comme candidat. Une punition pour avoir fait entendre des critiques en interne. La honte », a immédiatement dénoncé Alexis Corbière sur le X, se disant « évidemment toujours candidat » dans une circonscription où il avait été réélu dès le premier tour en 2022.
« Jean-Luc Mélenchon a réglé ses comptes avec moi et mes amies », Danielle Simonnet et Raquel Garrido, également des « frondeuses », a-t-il poursuivi ce samedi 15 juin sur franceinfo, comme vous pouvez le voir dans la vidéo en tête d’article.
Raquel Garrido, sa compagne, a également déploré qu’on lui fasse « payer le crime de lèse-Mélenchon ». « Honte sur toi Jean-Luc Mélenchon. C’est du sabotage. Mais je ferai mieux. Nous ferons mieux », a-t-elle encore écrit, dénonçant des « méthodes qui dégoûtent ».
Je découvre à l’instant que LFI a décidé de ne pas m’accorder l’investiture. On me fait payer le crime de lèse-Mélenchon. C’est fort regrettable, au moment précis où, avec le #NouveauFrontPopulaire, nous incarnons un nouveau projet démocratique pour le pays. Hier une salle de 300… pic.twitter.com/fK7h2V3QJu
— Raquel Garrido (@RaquelGarridoFr) June 14, 2024
Danielle Simonnet a pour sa part regretté « une purge des députés engagés pour l’unité ». « Alors que j’ai de nouveau réuni des centaines de citoyens sur ma circonscription ce soir […] j’apprends que je ne suis pas investie », s’est-elle étonnée.
Le remplacement de ces députés sortants dans leur propre circonscription tranche avec l’investiture dans le Nord d’Adrien Quatennens, pourtant condamné pour violences conjugales. Il est soutenu uniquement par LFI pour le scrutin, et non par les autres partis du nouveau Front populaire.
« Notre démocratie mérite mieux que vous »
Une dichotomie que n’a pas manqué de relever François Ruffin, lui-même investi par LFI. « Vous préférez un homme qui frappe sa femme, auteur de violences conjugales, à des camarades qui ont l’impudence d’avoir un désaccord avec le grand chef », a-t-il dénoncé sur X, comme vous pouvez le voir ci-dessous. Avec Clémentine Autain en Seine-Saint-Denis, il est le seul « frondeur » au sein de LFI à avoir été réinvesti.
Merci, mais :
Je ne vous ai demandé aucune investiture, aucune autorisation. Je ne suis pas passé sous les fourches caudines de votre bêtise, votre sectarisme.
Vous préférez un homme qui frappe sa femme, auteur de violences conjugales, à des camarades qui ont l'impudence…— François Ruffin (@Francois_Ruffin) June 14, 2024
Clémentine Autain a elle aussi livré une charge virulente contre le parti, où « il vaut mieux avoir été condamné pour violences conjugales que d’avoir défendu la démocratie, manifesté contre l’antisémitisme après le 7 octobre et plaidé pour l’union des gauches et des écologistes ».
Au-delà des trois députés franciliens, les sortants Hendrik Davi (Bouches-du-Rhône) et Frédéric Mathieu (Ille-et-Vilaine) n’ont pas non plus été investis dans la liste des investitures de LFI, qui comprend notamment la syndicaliste CGT Céline Verzeletti ou encore Lyes Louffok, militant de la défense des droits de l’enfant et essayiste.
Frédéric Mathieu a dénoncé que LFI « choisisse la division », alors qu’Hendrik Davi a évoqué un manque de « décence » dans ces évictions. « Purger les gens qui ne sont pas des lignards mais garder Quatennens, ça dit beaucoup de vos méthodes et de votre rapport 1) au féminisme, 2) aux désaccords », a abondé l’écologiste Marie-Charlotte Garin.
À voir également sur Le HuffPost :
Législatives 2024 : Gérard Larcher dément tout accord entre LR et Renaissance