Législatives 2024 : contre l’extrême droite, des manifestations féministes dans toute la France

FRANCE - Face à la menace, une vague violette s’est abattue sur le pays. Des « alertes féministes contre l’extrême droite » ont été lancées aux quatre coins de l’Hexagone ce dimanche 23 juin, comme vous pouvez le voir dans la vidéo ci-dessus. Des milliers de personnes ont ainsi manifesté à Paris, Toulouse, Lyon et une cinquantaine d’autres villes pour dénoncer le « danger » que représenterait pour les droits des femmes une victoire du Rassemblement national aux législatives, dont le premier tour aura lieu dans sept jours.

Jordan Bardella veut « s’adresser à toutes les femmes » mais omet de leur dire toute la vérité

Ces rassemblements font suite à l’appel de plus de 200 associations (Fondation des femmes, Planning familial, #Noustoutes…), ONG (Oxfam, France Terre d’Asile…) et syndicats (CGT, CFDT…) qui dénoncent le « féminisme de façade » de l’extrême droite, accusations rejetées par le Rassemblement national, qui fustige des « caricatures ».

À Paris, la manifestation arborant la couleur violette, emblématique du féminisme, s’est élancée de la place de la République vers celle de la Nation où, symboliquement, une « alerte féministe » a été lancée avec une alarme et des sifflets. Avec sur les pancartes des messages comme « Ni mari ni patron, ni Marine ni Macron » et dans la sono un tube de Clara Luciani, cosignataire avec plusieurs centaines d’artistes d’une tribune appelant à faire barrage à l’extrême droite. Les leaders de la CFDT Marylise Léon et de la CGT Sophie Binet figuraient dans ce cortège parisien.

Le droit à l’avortement au cœur des cortèges

« Quand je vois l’historique du parti on ne peut pas dire qu’il défend les femmes. Il faut rappeler que ce sont eux qui ont parlé d’avortement de confort, qui attaquent sans cesse le Planning familial », fustige auprès de l’AFP Morgane Legras, 28 ans, militante à #Noustoutes et ingénieure dans le nucléaire, présente dans le cortège rassemblant plusieurs milliers de personnes dans la capitale.

« À chaque fois que l’extrême droite arrive au pouvoir quelque part, elle s’attaque au droit à l’avortement, je ne vois pas pourquoi il y aurait une exception française », a déclaré à la presse Sarah Durocher, présidente du Planning Familial. Suzy Rojtman, porte-parole du Collectif national pour les droits des femmes et militante depuis 1974, a pour sa part pointé l’importance d’« alerter la population des femmes, mais pas que, contre une imposture, un ripolinage » du RN sur cette question des droits des femmes.

À Toulouse, entre 880 personnes, selon la préfecture, et 1 500, selon les organisateurs, ont manifesté dans une ambiance festive, a constaté un journaliste de l’AFP. « Femme et jeune, la double peine » ou « Lesbiennes contre le fascisme », pouvait-on lire sur des pancartes. « Le RN est contre les femmes, il incite à la haine. Il est contre l’avortement. Des choses dont on ne devrait même pas discuter à notre époque », a déclaré Sarah, 33 ans.

Pointé du doigt, et alors que la féminisation du vote d’extrême droite fait partie des explications à sa progression, le Rassemblement national a dénoncé cette semaine des « caricatures » et des « mensonges » sur ce sujet. Dans une vidéo adressée à « toutes les femmes de France », son président Jordan Bardella a accusé mardi 18 juin « l’extrême gauche » de « s’arroger le monopole des droits des femmes ». Pas sûre que les principales concernées soient d’accord.

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