L'édito du rédacteur en chef : "Mea maxima culpa"

Ça s'est passé début décembre à Nanterre (92), sur une 2x2 voies rectiligne avec séparateur central, limitée à 50 km/h. Vous me voyez venir ? Il est 13h, le trafic est fluide, la météo clémente. Aucun piéton à l'horizon, j'ailes yeux rivés sur la route. Bref, je ne suis un danger pour personne. Et pourtant, j'ai péché : j'ai oublié de me prosterner devant le saint radar; de courber l'échine sur mon tableau de bord pour vérifier ma vitesse. Une grave erreur, sanctionnée par la lumière divine (que je n'ai pas vue). Mea culpa : contrôlé à 56 km/h, vitesse retenue 51 km/h. Vous me direz un Ave, trois Pater, vous préparerez 90 € et, avec un peu de chance, vous aurez droit au pardon de Darmanin si vous avez attendu 2024 pour les glisser dans le tronc. Amen.

Une fois passé à confesse, ma conscience devrait être soulagée. Mais non ! La Ligue contre la violence routière m'a appris, au détour d'une interview de son vice-président, Pierre Lagache, sur France Info, que “les petits excès de vitesse tuent. Les études qui ont été menées montrent que les excès de vitesse de moins de 10 km/h sont impliqués dans la moitié -à peu près 46 % -des accidents graves avec des morts” . Quoi, comment, la moitié !? Pour apaiser ma conscience, ou au contraire me flageller pour mes 51 km/h, je dois en avoir le cœur net…

Quelles sont ces “études” ? Après recherche, nous n'envoyons qu'une qui mentionne ces 46 %. Celle de l'Ifsttar * qui, en 2013, notait en gros ceci : sur la période 2001-2010, la proportion des grands excès de vitesse a chuté de façon spectaculaire, surtout entre 2003 et 2007, tandis que celle des petits excès de vitesse a diminué plus lentement. Et de conclure que, parmi les accidents mortels liés...Lire la suite sur Autoplus