Kilimandjaro : la pollution du toit de l'Afrique scrutée par le navigateur Fabrice Amedeo

Le navigateur à la voile Fabrice Amedeo s'intéresse depuis 2019 aux paramètres climatiques des océans. Après avoir installé cette année-là des capteurs scientifiques sur son bateau, il intègre aujourd'hui une démarche scientifique jusque dans sa préparation physique pour la course au large. En juin, il a ainsi gravi le Kilimandjaro, toit de l'Afrique, et collecté des échantillons pour documenter ses pollutions.

L’ascension du Kilimandjaro a été pour Fabrice Amedeo le point d’orgue et la conclusion de sa préparation physique en vue de sa prochaine participation à la transat Jacques Vabre, dont le départ doit être donné en octobre 2023. Du 9 au 18 juin, le navigateur de courses au large a ainsi emprunté la route Machame, "une très belle voie qui n'est ni la plus simple ni la plus difficile, raconte Fabrice Amedeo. Elle part de 1850 mètres d’altitude en pleine forêt équatoriale. Nous avons ensuite rejoint le sommet à 5887 mètres en 5 jours et sommes redescendus en un jour et demi".

Analyses toxicologiques au Kilimandjaro

Avant son départ, le navigateur avait glissé dans son sac-à-dos des éprouvettes confiées par la société Tame Water, un laboratoire vendéen spécialisé dans les analyses de toxicité de l’eau. "J'ai effectué deux séries de prélèvements : la première dans les neiges éternelles et les glaces du haut du Kilimandjaro et la seconde au pied de la voie, à 1800 mètres d'altitude, dans un ruisseau". Les échantillons ont été livrés le 27 juin au laboratoire qui doit maintenant réaliser des analyses toxicologiques afin d’y trouver d’éventuelles traces d'hydrocarbures, de métaux lourds, de perturbateurs endocriniens ou de microplastiques.

 Crédit : Fabrice Amedeo
Crédit : Fabrice Amedeo

Prélèvement de glace au sommet du Kilimandjaro. Crédit : Fabrice Amedeo.

Tout au long du chemin qui le menait sur le toit de l’Afrique, Fabrice Amedeo a pu observer quantités de petits plastiques de type emballage de bonbons, bâtons de sucettes, petite bouteilles, canettes et mégots. Le sommet était quant à lui jonché de chaufferettes. "Dans le premier cas, il s'agit sans doute d'une pollution liée aux porteurs, analyse-t-il. Mais les canettes de Red Bull et les chaufferettes du sommet sont imputables aux touristes, principalement des Français et des Américains, plus sensibilisés à la pollution. Cela me rend triste, car cet endroit est magnifique : on y croise d’abord des singes et nombre d’oiseaux dans une nature verdoyante. Vers le somm[...]

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