"Un Kevin somme toute très banal": Mayer sans éclat, mais en route vers Paris 2024

"Là on n’a pas à faire à 'Keke la braise', on a un Kevin somme toute très banal", préfère en sourire Kevin Mayer. La première journée du décathlon romain laisse le Français 8e du concours avec 4230 points. Un total qui le laisse totalement dans les clous pour la qualification olympique. "Cette journée, malgré les difficultés, reste très positive. Ce n’est une question de réglages, mais le corps va bien".

Seule ombre au tableau, une nuit très courte de deux petites heures la veille de débuter. "Je fais toujours des mauvaises nuits avant mes qualifications… et je n’ai pas réussi à faire la sieste avant la hauteur. A chaque épreuve, c’était de pire en pire. Mais j’ai fait le taf".

Dans les rails de la qualification pour Paris 2024

En effet, avec son total de 4230 points, il est parfaitement dans les clous, selon ses estimations et ses points forts de la deuxième journée (disque, perche, javelot), pour atteindre les minima olympiques de 8460 points. "On parle toujours de cette marque mais au ranking, grâce à mon titre européen à l’heptathlon à Istanbul en 2023, même un résultat inférieur suffira.

A chacune de mes qualifs, il y a des contre-performances, mais ça passera". Un Kevin Mayer qu’on avait rarement vu aussi confiant après la première journée, sans paniquer.

"Je n’ai ressenti aucune grosse douleur, quelques 'pètes' à la hauteur, mais c’est normal avec ma course d’élan pourrie. C’est frustrant mais très positif", explique-t-il.

Premier supporteur de Makenson Gletty

Cela faisait également deux ans que Kevin Mayer n’avait plus couru le 400m, cinquième épreuve du décathlon, puisqu’il abandonnait toujours avant. "J’avais oublié à quel point c’était dur. Dans les 100 dernières mètres, le lactique montait à fond", grimace-t-il. Son chrono de 49'73" est correct et lui permet donc d’accrocher le top 8 à la moitié du décathlon.

Le reste de la journée a finalement été du même acabit. Comme au poids, où Mayer est passé à côté faute de sensation, ne faisant pas mieux que 15m31. "J’ai fait un mauvais poids, je ne vais pas mentir, je n’avais aucune sensation". A la longueur, Mayer était mieux parti, mais il avait promis de ne pas tirer sur la corde. Il a ainsi remballé ses affaires après un seul saut, à 7m37. "J’essaie de ne pas me tromper d’objectif, c’est très dur. Je sens que j’ai les jambes, j’ai de l’envie. Il y a de la retenue, c’est vraiment spécial". Mayer a apprécié aussi voir son ami Makenson Gletty en pleine forme. Actuel 3e du décathlon, le Français est bien parti pour décrocher lui aussi les minima olympiques.

Article original publié sur RMC Sport