Karla Sofia Gascón porte plainte contre Marion Maréchal après ses propos sur son prix au Festival de Cannes

L’actrice Karla Sofia Gascón a reçu le prix d’interprétation féminine au 77e Festival de Cannes le samedi 25 mai.
VALERY HACHE / AFP L’actrice Karla Sofia Gascón a reçu le prix d’interprétation féminine au 77e Festival de Cannes le samedi 25 mai.

JUSTICE - « Nous devons en finir avec ce genre de propos. » Karla Sofia Gascón, l’actrice transgenre primée à Cannes, a déposé plainte ce mercredi 29 mai pour « outrage sexiste » après un tweet de Marion Maréchal, tête de liste aux européennes pour Reconquête !, a annoncé son avocat à l’AFP.

Cette plainte, adressée au parquet de Paris, intervient deux jours après celle déposée par six associations de défense des droits des LGBT+ pour « injure transphobe » et visant les mêmes propos.

Karla Sofia Gascón, actrice espagnole âgée de 52 ans, a reçu, avec les Américaines Selena Gomez et Zoe Saldana ainsi que la Mexicaine Adriana Paz, un prix d’interprétation féminine commun samedi au 77e Festival de Cannes pour le film Emilia Perez du réalisateur Jacques Audiard.

En réaction, Marion Maréchal a écrit dimanche sur le réseau social X : « C’est donc un homme qui reçoit à Cannes le prix d’interprétation… féminine. Le progrès pour la gauche, c’est l’effacement des femmes et des mères. » Des propos transphobes ensuite réitérés dans Télématin et sur France Inter.

LGBTphobies en hausse

La plainte contre X a été déposée pour « outrage sexiste en raison de son identité de genre », explique son avocat dans un communiqué. D’après Étienne Deshoulières, « seule la personne visée par les propos peut agir sur ce fondement ». « Il fallait donc que Karla Sofia Gascón agisse aux côtés des associations LGBT+ pour faire condamner Marion Maréchal pour outrage sexiste en raison de l’identité de genre. »

Dans le film Emilia Perez, Karla Sofía Gascón joue le rôle d’un baron de la drogue mexicain impitoyable qui décide de transistionner. Première femme transgenre à recevoir le prix d’interprétation féminine à Cannes, elle l’a dédié à « toutes les personnes trans qui souffrent ».

En 2023, 2 870 crimes ou délits (agressions, menaces, harcèlement…) contre les lesbiennes, gays, bi et trans ont été recensés, un bond de 19 % par rapport à 2022, selon une étude du service statistique du ministère de l’Intérieur publiée mi-mai.

À voir également sur Le HuffPost :

Festival de Cannes 2024 : quand pourra-t-on voir les films primés de cette 77e édition ?

Palmarès du Festival de Cannes : la traductrice vole la vedette aux lauréats pendant la cérémonie