Kanye West et ses posts envers Kim Kardashian et Pete Davidson n’ont rien d’amusant

Kanye West à Paris, le 23 janvier 2022.
Edward Berthelot / Getty Images Kanye West à Paris, le 23 janvier 2022.

Edward Berthelot / Getty Images

Kanye West à Paris, le 23 janvier 2022.

HARCELEMENT - Kanye West est un cyberharceleur comme un autre, à une différence près : il est suivi par plus de 16 millions de personnes sur Instagram. Depuis sa séparation avec Kim Kardashian en février 2021, le rappeur enchaîne les posts haineux visant son ex-femme et Pete Davidson, le compagnon avec lequel elle vient de rompre.

Le rappeur n’a d’ailleurs pas manqué de se moquer de cette rupture, le lundi 8 août. Sur son compte Instagram, il a publié une fausse couverture du New York Times, avec pour titre « Skete Davidson est mort à l’âge de 28 ans ». Skete est le surnom qu’il lui a donné, et qui signifie « squelette ».

Les moqueries de ce genre, Kanye West les enchaîne depuis des mois. À coups de montages, et de captures d’écrans, il multiplie les publications et les clins d’œil malsains visant régulièrement Pete Davidson. Si le rappeur a tendance à maquiller ces insultes avec des touches humour, ses posts n’ont absolument rien de drôle, puisqu’elles ont un nom : le cyberharcèlement. Un comportement puni en France de 2 ans de prison et 30000 euros d’amende et qui peut aller jusqu’à 3 ans d’emprisonnement et 45 000 € d’amende en cas de cyberharcèlement sexuel.

Dès le début de sa relation avec Kim Kardashian en novembre 2021, l’humoriste du Saturday Night Live est devenu la cible de Kanye West. Il n’a pas hésité à l’insulter et propager des rumeurs sur lui. Dans son clip Easy publié en mars dernier, le rappeur a carrément mis en scène le kidnapping et l’enterrement d’une marionnette à l’effigie de Pete Davidson.

Si ce dernier a souvent réagi avec dérision aux attaques du rappeur, ce harcèlement l’aurait poussé à suivre une thérapie, rapporte People le lundi 8 août, citant des sources proches.

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Ces cyberviolences peuvent se prolonger dans la vie réelle

Le rappeur n’a pas attendu que son ex-femme se remette en couple pour l’attaquer elle, publiquement sur les réseaux sociaux suite à leur divorce. Il a notamment rendu publiques certains de leurs échanges, et ce à plusieurs reprises. « Pourquoi ne peux-tu pas garder nos conversations privées ? », l’interrogeait-elle dans un SMS que Kanye West a ensuite posté sur Instagram.

Le déballage public de leurs désaccords, et des attaques récurrentes avaient amené le réseau social à supprimer son compte pendant 24 heures. Une décision prise en réponse à des faits de « harcèlement, violence verbale et discours haineux », comme l’a expliqué un porte-parole de Meta, le groupe auquel appartient le réseau social, au HuffPost US.

« Dans le cas où les attaques viennent d’un compagnon, ou d’un ex-compagnon, on parle de cyberviolences conjugales », explique Carlotta Gradin, juriste et experte des cyberviolences, au HuffPost. Ce type de violences en ligne peuvent aussi se manifester par « le contrôle de l’activité (déplacements, activités sociales, dépenses, activité administrative diverse) de sa conjointe ou ex-conjointe, par l’usage des services numériques, éventuellement à l’insu de cette dernière », peut-on lire dans un rapport sur les violences faites aux femmes en ligne, publié par le Haut Conseil à l’Égalité entre les femmes et les hommes (HCE) en 2018.

« Ce sont des violences psychologiques qui peuvent commencer sur internet et se prolonger dans la vie réelle ou vice versa. Dans tous les cas, une personne cherche à contrôler l’autre », analysait également Ernestine Ronai, coprésidente de la commission Violences du HCE et l’une des « rapporteur.e.s » de ce dossier, interrogée par Le HuffPost.

En plus du harcèlement en ligne, en 2021, le rappeur qui souffre de troubles bipolaires s’est également introduit sans le consentement de Kim Kardashian à l’anniversaire de leur fille, samplé sa voix dans un nouveau morceau et envoyé un camion rempli de fleurs devant chez elle.

Les raids numérique, un risque élevé

Bien que ses comportements lui aient valu un bannissement des Grammy Awards en mars dernier, et du Festival Coachella, Kanye West ne semble pas décidé à cesser ces agissements.

Le danger, lorsqu’une personnalité aussi suivie commet du harcèlement en ligne publiquement, « c’est le risque d’engendrer un raid numérique, c’est-à-dire que toute une série de cyber harceleurs vont à leur tour attaquer la personne visée », note également Carlotta Gradin.

« Tu crées un environnement dangereux et effrayant. Un jour quelqu’un va blesser Pete et ce sera de ta faute », s’inquiétait également Kim K dans les SMS divulgués par Kanye West.

Les 16 millions d’abonnés à son compte Instagram sont alors habitués à être des témoins réguliers de cyberharcèlement sur les réseaux sociaux, notamment des publics très jeunes. Ce qui n’arrange rien à ce phénomène « complètement banalisé », affirme Justine Atlan, directrice générale de l’association e-Enfance dans une interview accordée au Monde en 2020.

À voir également sur Le HuffPost : Kim Kardashian s’est bien lâchée sur sa famille dans le « Saturday Night Live »

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