Justin Timberlake, tutelle, santé mentale... On a lu les mémoires de Britney Spears, "La Femme en moi"

Justin Timberlake, tutelle, santé mentale... On a lu les mémoires de Britney Spears, "La Femme en moi"

Britney Spears dit tout. La chanteuse, délivrée de la longue tutelle de son père en 2021, publie ce mardi sa première autobiographie, intitulée The Woman in me, aux éditions Simon & Schuster aux États-Unis et JCLattès en France sous le titre La Femme en moi.

Un livre très attendu (sorti simultanément dans 26 pays et tiré à 100.000 exemplaires dans l'Hexagone, selon Le Monde), puisque c'est la première fois que la chanteuse fait la lumière sur sa vie, émaillée de succès, mais aussi de moments très difficiles.

"Revivre tout cela a été passionnant, déchirant et émouvant", a dit la chanteuse au magazine People, qui a publié la semaine passée les premières pages de ce livre confession explosif. BFMTV a pu lire un exemplaire de la traduction française en intégralité. Voici ce qu'il faut en retenir.

• Sa relation idyllique puis cauchemardesque avec Justin Timberlake

Britney Spears et Justin Timberlake se sont rencontrés lorsqu'ils étaient tous les deux enfants, et jouaient dans l'émission de télévision de Disney The Mickey Mouse Club. Les deux adolescents ont commencé à se fréquenter plusieurs années après, et sont devenus l'un des couples les plus scrutés de l'industrie du divertissement.

"On avait tant de choses en commun!", raconte Britney Spears. "Il ne m'a pas fallu longtemps pour comprendre que j'étais raide dingue de lui - à tel point que c'en était ridicule."

Dans son livre, la chanteuse révèle pour la première fois avoir été enceinte de Justin Timberlake, à l'époque membre du boys' band NSYNC, et avoir dû avorter.

"Si la décision avait été la mienne, je ne l'aurais jamais fait", écrit-elle dans son livre, ajoutant: "Mais Justin était tellement certain de ne pas vouloir être père".

"Justin (...) a très mal réagi à l'annonce de ma grossesse. Il prétendait que nous n'étions pas prêts à avoir un enfant, que nous étions beaucoup trop jeunes."

• Les raisons de leur rupture enfin révélées

Les dessous de leur séparation, en 2002 après trois ans de relations, sont toujours restés troubles. L"histoire a retenu que Justin Timberlake aurait claqué la porte après une tromperie de Britney Spears, qui a valu à cette dernière le courroux de la presse à scandale de l'époque. Dans La Femme en moi, l'interprète de Toxic révèle une histoire un peu plus compliquée.

"Tout n'était pas tout rose. À plus d'une reprise, pendant notre relation, j'ai su que Justin m'avait trompée (...) Des photographes l'ont surpris dans une voiture avec une des filles des All Saints (...) Pas mal de rumeurs me revenaient aux oreilles à propos de Justin et ses danseuses, quand il ne s'agissait pas de ses fans (...) Je n'étais pas dupe, mais je préférais ne pas en parler." En réaction, Britney Spears reconnaît avoir trompé Justin Timberlake "une seule" fois.

L'année de leur séparation, le chanteur se lance en solo avec le clip de Cry me a river dans lequel le sosie de Britney Spears le trompe. "Il avait décidé de me sacrifier sur l'autel du succès", écrit-elle. "Dans les médias, j'étais décrite comme la traînée qui avait brisé le cœur de l'idole des jeunes Américains. Alors qu'en fait je croupissais en Louisiane, réduite à l'état de zombie, pendant qu'il s'éclatait à Hollywood (...) Pas une fois Justin n'a jugé bon de mentionner ses propres infidélités!"

• Madonna, son "mentor"

La star consacre quelques lignes de ses mémoires à sa relation particulière avec une icône de la chanson: Madonna. Tourmentée après sa rupture avec Justin Timberlake, Britney Spears a reçu la visite de "Reine de la Pop", "renversante de beauté".

"J'avais besoin d'un guide. J'étais un peu paumée. Pendant un moment, Madonna s'est efforcée d'être mon mentor", révèle la chanteuse.

Elle ajoute: "À bien des égards, Madonna a eu une influence positive sur moi. Elle insistait sur l'importance de garde du temps pour son âme, et j'ai tenu compte de cette recommandation."

En prenant l'exemple d'une Madonna "confrontée au sexisme" ou aux "brimades du public" qui "triomphe toujours de l'adversité", Britney Spears en profite pour dénoncer "l'industrie du disque (je pourrais dire la même chose du monde en général) [qui] est pensée pour les hommes". "Les filles, surtout celles qui appartiennent comme moi à la catégorie des 'gentilles filles', risquent de se faire dévorer tout cru."

• "Personne ne se souciait de mon bien-être"

En 2003, alors qu'elle vivait seule à New York et peinait à se remettre de sa rupture douloureuse et de son image salie dans les médias, Britney Spears a donné, contre son gré, une interview mémorable à la journaliste Diane Sawyer, qu'elle raconte comme un véritable traumatisme.

"C'était on ne peut plus humiliant. On ne m'a pas transmis les questions à l'avance, et il se trouve qu'elles étaient extrêmement gênantes. J'étais trop vulnérable à ce moment-là de ma vie, trop sensible, pour ce type d'interviews", confie-t-elle à ses lecteurs.

Selon elle, cette interview a "marqué un point de rupture". "Je me sentais me transformer, à la manière d'un loup-garou, en une Mauvaise Personne (...) Apparemment, personne ne se souciait de mon bien-être."

• Son crâne rasé devant les paparazzi

C'est l'un des épisodes les plus marquants de la vie de chanteuse, sous l'œil intrusif des paparazzi. C'est aussi ce qui a mené à sa mise sous tutelle. Si elle a déjà évoqué ce moment en 2017, c'est la première fois qu'elle en parle en détails.

"En grandissant, j'ai été tellement observée. On me regardait de haut en bas, les gens me disaient ce qu'ils pensaient de mon corps, depuis que j'étais adolescente. (...) Se raser le crâne et se mettre en scène étaient mes seuls moyens de riposte", confie Britney Spears dans son livre.

En grande difficulté à cette époque, la chanteuse se souvient de la scène à l'origine de son geste. "Alors que je n'avais pas vu mes fils depuis des semaines, j'étais tellement désespérée que je suis allée supplier Kevin (Federline, père de ses deux fils, NDLR) de me permettre de les voir. Il ne m'a même pas laissée entrer chez lui."

Fait marquant: les paparazzi ont photographié la scène. Humiliée, Britney Spears s'est rendue dans son salon de coiffure. "J'ai attrapé une tondeuse et je me suis rasé le crâne." Elle le déplore depuis: "Même mes parents ont eu l'air gênés par mon comportement. Mais personne ne semblait comprendre que j'étais folle de chagrin parce qu'on m'avait pris mes enfants."

• Les dessous de la tutelle et le contrôle de ses parents

En évoquant sa tutelle mis en place en 2008, qui a fait de son père Jamie le gestionnaire (puis co-gestionnaire en 2019, jusqu’à la fin de la mesure en 2021), la chanteuse ne se montre pas tendre avec ce dernier: "Il n’y a que l’argent qui compte pour lui. (…) Un alcoolique, qui avait fait faillite, dont la carrière s’était soldée par un échec, et qui m’avait terrifiée toute mon enfance."

"On ne peut pas dire que ma mère relevait beaucoup le niveau. (…) Je suis certaine que tout a été planifié, que Lou (Taylor, ancienne manager, NDLR), mon père et ma mère ont tout manigancé ensemble. (…) À leurs yeux, j’étais visiblement venue au monde dans le seul but d’alimenter leur compte en banque."

La chanteuse raconte un quotidien terrible, fait de contrôle de ses moindres faits et gestes, de médicaments ingérés contre son gré, et remet en question le bien-fondé de cette décision de justice:

"D’un côté, j’étais trop malade pour pouvoir me choisir un petit ami, mais de l’autre j’allais suffisamment bien pour jouer dans un épisode de sitcom, participer à des matinales et chanter devant des milliers de personnes dans un coin différent du monde chaque semaine."

Elle évoque ses albums Blackout et Circus, sortis en 2007 et 2008, tous les deux couronnés de succès: "Le plus incompréhensible, c’est que j’ai cumulé les réussites précisément à cette période où on me déclarait incapable de prendre soin de moi."

"Mais elle a accepté, pour ses enfants: "Comme j’ai joué selon les règles, j’ai gagné le droit de revoir mes fils (…) renoncer à ma liberté en échange de siestes avec mes enfants était un marché qui me convenait."

• Le mouvement #FreeBritney

C’est grâce aux fans de Britney Spears, qui se sont réunis sous la bannière #FreeBritney, que l’affaire est devenue médiatisée. Dans ses pages, la chanteuse évoque "la connexion" qui l’unit à son public, et leur adresse ses remerciements:

"Les gens n’ont pas su ce que le mouvement #FreeBritney signifiait pour moi (…) J’aimerais leur rendre au centuple. Si vous m’avez défendue quand je ne pouvais pas le faire moi-même : du fond du cœur, merci."

• Une artiste "complètement libre" depuis la fin de sa tutelle

En novembre 2021, Britney Spears a été libérée de sa tutelle après avoir vécu 13 ans sous la coupe de son père Jamie Spears. Une décision de justice vécue comme un véritable soulagement.

Depuis, la chanteuse affirme aller bien. "Chaque jour, j'écoute de la musique. Lorsque je marche dans ma maison en chantant, je me sens complètement libre, à l'aise dans mes baskets, heureuse comme tout (...) Chanter me donne confiance en moi et me rend forte comme faire du sport ou prier."

D'ailleurs, la carrière musicale de Britney Spears n'est désormais plus sa "priorité", mentionnant à plusieurs reprises son rapport à la religion. "J'ai surtout besoin de remettre de l'ordre dans ma vie spirituelle, de prêter attention aux petites choses de la vie, de ralentir la cadence."

À la fin de ses mémoires, elle avance même: "Je ressens davantage la présence de Dieu quand je suis seule. Certes, je ne suis pas une sainte, mais je le connais bien."

Article original publié sur BFMTV.com