La justice indienne confirme la fin de l’autonomie du Cachemire

Le statut d’autonomie que possédait le Jammu-et-Cachemire jusqu’en 2019 est bel et bien enterré. Dans un jugement rendu ce lundi 11 décembre, la plus haute instance juridique indienne a estimé que le statut spécial dont bénéficiait ce territoire du nord de l’Inde n’était que temporaire. Et que le gouvernement du Premier ministre, Narendra Modi, avait parfaitement le droit d’y mettre fin.

Avec ce verdict, “la Cour suprême sonne la fin d’une dispute historique, qui a totalement transformé les relations juridiques entre l’Union indienne et le Cachemire”, commente The Wire. Enlever son statut spécial à cette région à majorité musulmane, au cœur d’un conflit territorial entre l’Inde et le Pakistan, était une promesse de campagne de Modi.

La mesure devait permettre de redonner plus de pouvoir à l’État fédéral indien, au détriment des autorités locales. Elle avait été mise en œuvre en 2019, et accompagnée d’importantes mesures de répression. Mais plusieurs personnalités politiques cachemiries avaient porté l’affaire devant les tribunaux.

Une “trahison historique”

Pour le journal de New Delhi, la décision de la Cour suprême de ce 11 décembre représente une victoire du parti national hindou. Celui-ci est attaché à l’idée qu’il ne doit y avoir qu’“une nation [indienne], qu’une Constitution et qu’un seul drapeau”. Or, avec l’abolition du statut spécial du Jammu-et-Cachemire, sa Constitution et son drapeau ne sont officiellement plus reconnus.

Le titre note que le jugement intervient justement en amont des prochaines élections législatives de 2024, durant lesquelles le Premier ministre pourrait se présenter une troisième fois sous l’étiquette du Bharatiya Janata Party (BJP). Et qu’il entérine aussi la reclassification de la région montagneuse du Ladakh, autrefois partie intégrante du Jammu-et-Cachemire, en territoire dirigé directement par le gouvernement fédéral.

“Le jugement autour de l’article 370 [de la Constitution indienne, qui garantissait un statut particulier au Jammu-et-Cachemire] va sans doute susciter de nombreux débats et discussions, particulièrement dans la vallée du Cachemire”, continue The Wire. La sécurité a été renforcée dans cette région sujette aux tensions. “La plupart des partis du Jammu-et-Cachemire voient l’abolition de l’article 370 – et surtout la manière dont cela a été géré – comme une trahison historique.”

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