Julien Creuzet commenté par lui-même

Événement : pour la première fois, la France est représentée à la Biennale de Venise, 60^e du nom, par un artiste ultramarin invité par l'Institut français à porter le pavillon national. Julien Creuzet, 38 ans, et c'est déjà beaucoup dire de lui, l'intitule comme un poème… « Attila cataracte ta source aux pieds des pitons verts finira dans la grande mer gouffre bleu nous nous noyâmes dans les larmes marées de la lune. »

Pour ceux qui n'ont pas encore fait le voyage dans la cité des Doges, ou ne pourront pas s'y rendre d'ici à novembre, la visite de l'exposition du Magasin-CNAC de Grenoble jusqu'à la fin du mois de mai est une chance exceptionnelle de découvrir un état des lieux du parcours de l'artiste protéiforme. Céline Kopp et Cindy Sissokho en sont les commissaires, ainsi que celles du Pavillon de Venise.

Les 2 000 m² se divisent en deux itinéraires principaux, « La rue », où se découvrent ses sculptures, et les autres salles, où toute la place est faite aux vidéos habituellement associées, dans les expositions pour lesquelles elles ont été réalisées, en dialogue avec les œuvres plastiques. Ici, le dialogue s'établit avec les travaux d'artistes invités (dont la très remarquable Chloé Quenum). Pour Le Point, Julien Creuzet nous entraîne du côté de « Oh téléphone, oracle noir… », comme il a nommé cette exposition en référence à l'une de ses premières vidéos.

« J'ai longtemps caboté de maison en maison, de sous-loc en sous-loc, dans une sorte de précarité nom [...] Lire la suite