"Il y a des jours où j’ai eu peur": les confessions de Mathias Pogba à propos de son passage en prison

"Le pire moment de ma vie, tout simplement." Mathias Pogba n’oubliera jamais ses trois mois et demi passés en prison. Placé en détention dans le cadre de l’affaire d’extorsion visant son frère, Paul, le 19 mars 2022 en banlieue parisienne, Mathias Pogba, 33 ans, l’avoue : "Il y a des jours où j’ai eu peur", confie-t-il dans l’extrait d’un documentaire qui sera diffusé le 13 juin sur la chaine L’Equipe. A propos de sa famille, déchirée lorsque l’affaire a éclaté, il assure qu’elle a réussi à surmonter cette épreuve : "Plein de gens seront surpris. On va surprendre beaucoup de gens. La famille restera toujours la famille."

La juge d'instruction chargée de l'enquête sur la séquestration et la tentative d'extorsion en bande organisée sur l’ancien joueur de l’équipe de France (31 ans, 91 sélections, 11 buts) a terminé ses investigations fin mai. Il revient désormais au parquet de prendre ses réquisitions pour les six mis en examen, dont l'un est encore en détention provisoire.

Il veut revoir Paul "au plus vite"

Le 19 mars 2022, le joueur, depuis suspendu quatre ans pour dopage, est séquestré et braqué en banlieue parisienne par deux hommes, non identifiés, qui lui réclament 13 millions d'euros. Trois amis d'enfance et deux vieilles connaissances du quartier où les Pogba ont grandi, à Roissy-en-Brie (Seine-et-Marne), sont présents. Ils ont été mis en examen à Paris pour extorsion avec arme et séquestration en bande organisée, ainsi que pour association de malfaiteurs criminelle. Tous nient, affirmant être également "victimes" des braqueurs et avoir été agressés car Paul Pogba refusait de payer.

Également mis en examen, Mathias Pogba, absent la nuit des faits, est soupçonné d'avoir fourni une "aide active" pour convaincre son frère de payer les braqueurs. Pendant l'enquête, il a assuré avoir eu peur pour sa sécurité et celle de ses proches. A l'été 2022, il a même incriminé son cadet dans des vidéos, l'accusant de les avoir "abandonnés". L'affaire était devenue publique, tournant au drame familial. Mais le temps de l'enquête a aussi été celui du début de la réconciliation. En janvier dernier, Mathias a confié à la juge d'instruction espérer "revoir au plus vite" Paul et ne plus croire en la version des autres mis en examen.

Ce revirement a eu lieu quand la juge l'a confronté à de nouveaux éléments recueillis par les enquêteurs et révélés en avril par l'AFP. Parmi ces éléments, des échanges téléphoniques ont alourdi les suspicions envers au moins deux suspects: ces amis d'enfance, Adama C. et Mamadou M., qui auraient "organisé" la nuit fatidique.

Article original publié sur RMC Sport