Les jours sont comptés pour les dernières centrales nucléaires allemandes

“La fin est proche.” Avec ce message presque apocalyptique, le journal de gauche Die Tageszeitung revient sur un sujet polémique en Allemagne : la sortie du nucléaire. Le 15 avril, le pays d’outre-Rhin doit fermer ses trois derniers réacteurs atomiques. Une victoire pour les Verts, qui s’opposaient aux libéraux sur le sujet, mais aussi pour le mouvement antinucléaire allemand. Pourtant, la nouvelle ne semble pas soulager les militants contre l’atome.

Même si “le mouvement antinucléaire semble parvenu à ses fins”, les activistes “restent vigilants”, assure le titre berlinois, dont la une montre la démolition d’une partie de la centrale de Biblis, dans la Hesse, en février 2023. Dans un contexte de crise énergétique, les nombreux atermoiements du gouvernement ont suscité beaucoup de méfiance.

À tel point que Robert Habeck a jugé bon de rassurer la société civile. “Nous avons la situation en main, a déclaré le 8 avril le ministre écologiste de l’Économie et du Climat. Notre système énergétique sera différent : d’ici à 2030, nous aurons jusqu’à 80 % d’énergies renouvelables.”

Un combat historique

Le quotidien allemand rappelle que la lutte contre le nucléaire a duré plusieurs décennies. “Des milliers d’antinucléaire ont été arrêtés avant, pendant et après les manifestations, et nombre d’entre eux ont été condamnés à des amendes ou des peines de prison.” Certains y ont même perdu la vie, comme lors des manifestations contre l’usine de retraitement des déchets nucléaires de Wackersdorf, en 1986. Un policier était également mort à cette occasion.

“Et maintenant ? Aura-t-on encore besoin d’un mouvement militant après l’arrêt de la dernière centrale le 15 avril ?” Absolument, répondent les militants interviewés par la Tageszeitung. Ces derniers s’interrogent sur le stockage des derniers déchets nucléaires. Ils doivent être entreposés temporairement, avant qu’un site d’enfouissement permanent ne soit choisi. Pour les militants d’outre-Rhin, “c’est une bombe à retardement”.

Dans le même temps, ils dénoncent “l’absurdité” du maintien des usines allemandes d’enrichissement d’uranium de Gronau et de production de combustibles de Lingen, toutes deux exportatrices. “Malgré la joie d’avoir obtenu ce qu’on voulait, ce n’est pas le sentiment de triomphe qui domine, mais la réflexion”, commente l’un d’entre eux. Pour lui, le combat est loin d’être terminé.

[...] Lire la suite sur Courrier international

Sur le même sujet :