Des journalistes iraniens protestent contre l’arrestation de leurs confrères

Plus de 300 journalistes iraniens ont signé une protestation contre l’arrestation d’au moins vingt de leurs confrères qui se trouvent aujourd’hui “privés de leurs droits civiques” après avoir été jetés en prison sans jugement, rapporte le site persanophone BBC Persian, basé à Londres. “Ils n’ont pas pu communiquer avec leurs avocats, ils ont été interrogés et inculpés avant toute audience publique”, précise la déclaration, qui demande la libération de ces journalistes.

Cette déclaration est diffusée en réponse à un rapport des services de sécurité de Téhéran rendu public vendredi 28 octobre, selon lequel les journalistes ayant publié des informations sur la mort de Mahsa Amini, le 16 septembre dernier, seraient des “agents des services de renseignement étrangers”.

Au premier rang des accusés figurent Nilufar Hamidi et Elaha Mohammadi, deux journalistes qui ont été les premières à rendre compte de l’assassinat de la jeune Kurde iranienne par la police des mœurs. Une information qui a aussitôt déclenché à Téhéran et dans plusieurs villes du pays une série de manifestations présentées comme le fruit d’un “complot de l’étranger” par la police et sévèrement réprimées. Nilufar Hamidi et Elaha Mohammadi sont explicitement accusées d’avoir “suivi les instructions du régime mafieux américain”. Une accusation qui peut leur valoir la peine de mort.

La protestation signée par les trois cents journalistes souligne que leurs confrères détenus pour avoir couvert le mouvement de contestation qui a suivi la mort de Mahsa Amini n’ont fait qu’agir conformément à leur “responsabilité professionnelle”. “Notre société a le droit d’être rapidement informée de tout ce qui a lieu sans censure ni filtre et elle a également le droit de mettre en cause toute personne ou institution coupable d’incompétence, de corruption et de violations de la loi”, poursuit la déclaration.

Parmi les journalistes détenus figure également Vahid Shamsoddinnezhad, journaliste iranien installé en France et diplômé de l’École supérieure de journalisme (ESJ) de Lille. Il aurait été arrêté il y a un mois à Saquez, dans le Kurdistan iranien, où il couvrait les manifestations pour la chaîne Arte, et serait actuellement détenu à Téhéran.

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