« Le Jour du Seigneur », plus vieille émission à la télévision française fête ses 75 ans à la veille de Noël

Un cadreur de France-Télévision, le 6 novembre 2005, à l'intérieur de l'église paroissiale de Lourdes, avant la retransmission en direct pour l'émission "Le jour du Seigneur", à l'occasion de la 40ème assemblée plénière des évêques.
ERIC CABANIS / AFP Un cadreur de France-Télévision, le 6 novembre 2005, à l'intérieur de l'église paroissiale de Lourdes, avant la retransmission en direct pour l'émission "Le jour du Seigneur", à l'occasion de la 40ème assemblée plénière des évêques.

MÉDIAS - C’est un anniversaire qui tombe pile la nuit de Noël. Le Jour du Seigneur, plus ancienne émission télévisée de France, fête ce dimanche 24 décembre ses 75 ans, avec l’ambition de poursuivre son développement sur Internet pour devenir un média chrétien numérique « ouvert sur le monde ».

L’émission qui retransmet chaque semaine la messe se délocalisera pour l’occasion à Montpellier, dans la cathédrale Saint-Pierre. Car c’est le principe depuis 1948 : tous les dimanches, l’émission lancée par des frères dominicains s’installe dans une paroisse différente, d’où elle diffuse en direct la messe sur France 2 - une logistique qui mobilise une trentaine de personnes sur trois jours.

La programmation de la messe sur une chaîne publique peut surprendre, mais elle est incluse dans le cahier des charges de France Télévisions. France 2 programme ainsi chaque dimanche matin entre 8 h 30 et midi Les Chemins de la foi, succession d’émissions religieuses consacrées aux principaux cultes.

600 000 téléspectateurs en moyenne le dimanche

Le Jour du Seigneur est aujourd’hui regardé « en moyenne par plus de 600 000 personnes », explique le producteur Thierry Hubert qui se félicite de pics d’audience d’« un et deux millions de téléspectateurs » lors des confinements de 2020 et 2021. L’émission a alors gagné en visibilité. Mais elle avait déjà beaucoup évolué : depuis 2019, deux parties « magazines », ancrées sur des thèmes de société, sont diffusées avant et après la messe.

Et un site internet de streaming a aussi été lancé. Au point que « Le Jour du Seigneur » se revendique aujourd’hui comme « un média chrétien numérique à part entière » qui produit plus de 130 heures de programmes par an : messes évidemment mais aussi documentaires, magazines, séries et fictions.

« Jésus électrique »

L’idée est de proposer aux chrétiens, mais aussi aux personnes en « recherche de sens », une panoplie de programmes « qui dépasse le secteur du religieux au sens strict du terme », explique-t-on à la production.

Car il y a sur le site une foultitude de ressources sur la vie chrétienne, la Bible, le patrimoine religieux… Et des programmes plus ancrés dans l’actualité, tels la série « Résistantes » sur le quotidien de l’Ukraine en guerre, un documentaire sur « Les nouvelles pauvretés » ou encore l’émission « Générations Laudato Si », consacrée à l’écologie.

Autre rendez-vous phare, le programme court « La parole inattendue » enregistre un pic d’audience lors de sa diffusion le dimanche juste après la messe, avec ses invités - de l’humoriste Vincent Lagaf au rappeur Akhenaton - qui parlent de spiritualité, le temps d’un trajet en voiture.

Le CFRT (Comité Français de Radio-Télévision, raison juridique de l’émission) s’est même lancé dans la production de fictions, avec entre 2015 et 2019 une série courte « Sacristie » où un prêtre et deux paroissiens jouent sur un ton badin des scènes du quotidien d’une église catholique - depuis la présence opportune d’un député-maire à la messe en période de campagne électorale jusqu’à l’utilité d’une statuette de « Jésus électrique ».

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