Yahoo Actualités Jordan Bardella veut faire des élections européennes « le jour 1 de l’alternance » à Emmanuel Macron
POLITIQUE - « Vivement le 9 juin ! » Jordan Bardella a lancé sa campagne aux élections européennes ce dimanche 3 mars à Marseille, lors d’un meeting géant réunissant pas moins de 5 000 partisans. Fidèle à la stratégie du parti de faire des européennes une véritable élection de mi-mandat, le candidat du Rassemblement national (RN) a estimé que le scrutin du 9 juin serait le « jour 1 de l’alternance » à Emmanuel Macron. « Il n’y a pas d’autre option que la victoire », a insisté Jordan Bardella.
Ultra-favori dans les sondages (28 à 30 % d’intentions de vote) avec environ dix points d’avance sur la liste Renaissance-MoDem-Horizons, Jordan Bardella a une double ambition : arriver en tête et faire au moins aussi bien qu’aux dernières Européennes (23,34 %). Surtout, il rêve de faire du 9 juin le marche-pied d’une quatrième candidature de Marine Le Pen à l’Élysée en 2027.
Cette dernière a justement ouvert le meeting de Marseille ce dimanche, après une longue déambulation aux côtés de Jordan Bardella au milieu du public, dans une ambiance euphorique et une nuée de drapeaux bleu-blanc-rouge. Elle a notamment dénoncé le « cynisme » et les « postures guerrières » d’un président Macron « en état de siège », face auquel le RN proposera une « transition réfléchie et résolue, nationale et populaire ».
« Comme il y a trente ans, nous pataugeons toujours dans le “responsables mais pas coupables” avec un gouvernement qui ne cesse de se défausser », a-t-elle fustigé, avant d’ironiser : « C’est la faute de la crise, du RN, de la guerre, du RN, des réseaux sociaux, du RN, des Chinois, du RN, des martiens, du RN… Ces dérobades indignes discréditent la parole et l’action publiques ». Marine Le Pen a par ailleurs confirmé sa présence sur la liste de son poulain, à la dernière place, « symboliquement ».
Deux axes de campagnes : le Pacte vert et le Pacte migratoire
Pour Jordan Bardella, le raout marseillais a été l’occasion de dérouler les grands axes de la campagne, crise agricole et immigration en tête. « Le Pacte vert d’un côté, le Pacte migratoire de l’autre : voici les deux grands piliers de cette bataille électorale décisive », a lancé le candidat de 28 ans, considérant à nouveau les élections comme un « référendum contre la submersion migratoire ».
« Au fond, ce que nos dirigeants et l’Union européenne ont provoqué, main dans la main, c’est le grand effacement de la France, qui se traduit par le recul de la France chez elle, sur son propre sol, mais également en Europe et dans le monde », a également déploré le candidat. « Ne laissez personne décider à votre place du futur de la France », a-t-il ajouté avant de conclure avec son slogan : « le 9 juin, avec nous, la France revient et l’Europe revit », clin d’œil à la formule de Ronald Reagan « America is back ».
Des propos qui ont fait réagir la tout juste désignée tête de liste pour Renew, Valérie Hayer. « L’effacement, c’est le projet du Rassemblement national, (un projet) d’affaiblissement de la France », a taclé l’eurodéputée sur BFMTV.
Le rendez-vous phocéen, « le plus important », inaugurait une série d’une dizaine de réunions publiques programmées au cours des trois prochains mois, dont l’une à Paris le 1er mai. Ce premier meeting a été facturé 400 000 euros sur un budget de campagne total de 4,32 millions. En parallèle de l’événement, une contre-manifestation a réuni 600 personnes à Marseille, venues « marquer leur opposition » au RN.
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