Jordan Bardella avait promis un Rassemblement national féminisé, sauf que...

Élu pour succéder à Marine Le Pen à la tête du RN, Jordan Bardella avait promis un renouvellement des instances. Renouvelées oui, féminisées, ça reste à voir.

POLITIQUE - Vœu pieux, définition par l’exemple. Élu le 5 novembre à la présidence du Rassemblement national, Jordan Bardella avait promis des instances « renouvelées » et « féminisées ». Quatre jours plus tard, le renouvellement est acté. Pour la féminisation en revanche, c’est moins évident.

Ce mercredi 9 novembre, le nouveau chef du RN a dévoilé la composition des principales structures du parti. Le bureau exécutif tout d’abord, l’instance de direction la plus importante, composée de 12 membres : Jordan Bardella bien sûr, entouré de sept hommes et... trois femmes.

Louis Aliot, son adversaire défait, obtient la première vice-présidence, David Rachline la deuxième, et Hélène Laporte la troisième. Outre la députée du Lot-et-Garonne, deux autres femmes font partie de la direction du parti : Edwige Diaz, chargée de l’implantation locale et Marine Le Pen, pour son titre de présidente du groupe RN à l’Assemblée. À titre de comparaison, le bureau exécutif sortant comptait quatre femmes, soit une de plus.

17 femmes sur 48 membres au Bureau national

Les autres organes du Rassemblement national sont construits sur le même modèle. Dans l’organigramme des équipes par secteurs, la « nouvelle équipe du parti », neuf hommes et une femme. À la commission d’investiture, sur seize postes, seulement trois femmes, les mêmes déjà membres du bureau exécutif. Le porte-parolat ? Neuf personnes mais seulement trois femmes. Pas vraiment en phase avec « les instances renouvelées, féminisées, représentatives de tout le pays » promises par le jeune patron du parti lors de son discours après son élection samedi.

Selon nos calculs, l’instance la plus paritaire du RN reste le Bureau National, où siègent dix-sept femmes sur 48 membres, soit 35%. C’est légèrement mieux que sous la direction précédente, mais toujours très loin de la parité.

Outre les femmes, deux autres visages connus des marinistes manquent aussi à l’appel. Le député du Pas-de-Calais Bruno Bilde et le maire d’Hénin-Beaumont Steeve Briois, tous deux habitués à graviter dans les hautes sphères du parti et exclus cette fois du bureau exécutif. Les deux reprochent à la nouvelle direction de vouloir revenir à une ligne « identitaire » et « droitarde ».

De là à y voir le début d’une fronde ? Au RN, on balaye les critiques. « Ça n’a rien à voir avec une question de ligne, ils se détestent, c’est tout », confie un membre du parti à l’AFP sous couvert d’anonymat. Le principal intéressé, Jordan Bardella, ne semble pas plus inquiet. « On parle de 2 personnes sur 37 000 votants. Je crois qu’en matière de fronde, on a connu pire », a-t-il lâché devant la presse ce mercredi, selon un confrère de franceinfo. Avant d’ajouter, magnanime : « S’ils venaient à quitter le parti, ça serait une erreur ».

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