John Waters : « Fustiger la bien-pensance a toujours été ma ligne »

John Waters, le 7 juin 2022.  - Credit:OSCAR GONZALEZ / NurPhoto / NurPhoto via AFP
John Waters, le 7 juin 2022. - Credit:OSCAR GONZALEZ / NurPhoto / NurPhoto via AFP

Un roman de John Waters, c'est forcément dégoûtant et délirant. Voilà quelques années que le réalisateur à la fine moustache publie des livres, souvent autobiographiques. Avec Sale Menteuse*, le natif de Baltimore explore à 77 ans le genre fictionnel. Pas de surprise pour les fans, sa prose ressemble à ses œuvres sur pellicules. Les déjantés qui se croient normaux pullulent : une voleuse de bagages obsédée par l'idée que rien ni personne ne la pénètrent, un complice dont le pénis douloureux finit par prendre son indépendance et se mettre à parler, une fille à la tête d'une communauté d'adeptes de trampoline, une mère chirurgienne esthétique pour chiens, le tout mené sous la forme d'un road trip…

Waters a toujours tordu les conventions, filmiques ou narratives, détruit la notion même de bon goût. Qui d'autre que lui aurait pu concocter l'ignoble Pink Flamingos, sorti sur les écrans il y a 50 ans, avec l'ami Divine en drag-queen obèse mangeur de crottes ? Il s'amuse de détails, de situations qui font hurler d'horreur les conservateurs de tout poil. L'occasion était trop belle de lui poser des questions sur les débats qui agitent les sociétés occidentales, les droits des personnes trans, ce qu'il est possible de dire, ou pas, à l'aune du politiquement correct triomphant en Amérique… Attention, Waters arrose tout le monde.

Le Point : Dans Sale Menteuse, on retrouve votre univers, des pervers, des méchants pris dans des situations loufoques, une voleuse de bagage [...] Lire la suite