John McEnroe en Tanzanie pour un match d’exhibition controversé en terres masais
Aussi célèbre pour ses victoires en Grand Chelem que pour ses crises de colère sur les courts, l’ex-tennisman John McEnroe a entamé, le vendredi 1er décembre, un voyage controversé en Tanzanie, accompagné par une centaine de fans. “Lui, qui avait l’habitude de jouer face à un public hostile, pourra se servir de cette expérience quand il disputera le premier match de tennis à être organisé dans le Serengenti”, dans le nord du pays, écrit The Times.
Comme l’explique le quotidien britannique, l’ancien joueur au tempérament éruptif est la figure de proue d’un séjour “safari-tennis”, organisé par l’agence de voyages Insider Expeditions. Le prix de ce périple de huit jours s’élève à 27 000 dollars (environ 25 000 euros) par tête et inclut des virées dans les parcs nationaux de la région, la visite de villages masais et la possibilité d’assister à un match d’exhibition entre John McEnroe et son frère Patrick.
Interrogé par USA Today, l’agent de la star décrit une “tournée à but amical”, souligne sa volonté de promouvoir la pratique du tennis dans les milieux défavorisés et son engagement pour l’écologie.
Le tennis “instrumentalisé”
Mais la région dans laquelle se déroule le safari est au cœur de tensions durables entre le gouvernement et la communauté masai locale. Alors que ces éleveurs semi-nomades ont fait paître leurs troupeaux dans la plaine du Serengeti pendant des générations, les autorités cherchent à les en expulser pour développer le tourisme.
Ainsi, certains lieux visités par les McEnroe et leur petite troupe sont désormais interdits aux Masais – comme le cratère du Ngorongoro, plus grande caldeira du monde. Les militants des droits humains et les ONG comme Human Rights Watch ont alerté les deux frères, dénonçant une opération de “sportwashing”.
“Les jeunes [Masais] avec qui les McEnroe doivent jouer sont actuellement expulsés de leurs terres. Que les deux frères en soient conscients ou non, leur discipline est instrumentalisée pour dissimuler les crimes commis par le gouvernement”, explique au Times l’avocat des droits humains Joseph Oleshangay, qui a lui-même grandi près du cratère du Ngorongoro.
[...] Lire la suite sur Courrier international