Joe Biden en Irlande, 25 ans après l’accord de paix du Vendredi Saint

Biden se rend en Irlande pour le 25e anniversaire de l’accord de paix du Vendredi Saint (Photo prise en octobre 2020 en Irlande à Ballina, dans le nord-ouest, village dont est originaire la famille de Joe Biden)
Biden se rend en Irlande pour le 25e anniversaire de l’accord de paix du Vendredi Saint (Photo prise en octobre 2020 en Irlande à Ballina, dans le nord-ouest, village dont est originaire la famille de Joe Biden)

Le président des États-Unis, d’origine irlandaise, commence sa visite ce mardi 11 avril en Irlande du Nord, où il sera accueilli par le Premier ministre britannique Rishi Sunak.

INTERNATIONAL - Joe Biden se rend en Irlande du Nord ce mardi 11 avril, alors que la veille marquait le 25e anniversaire de l’accord de paix du Vendredi Saint. Des incidents visant la police ont été relevés dans un contexte de tensions persistantes dans la province britannique.

Malgré ceci, plusieurs personnalités politiques sont attendues dans la semaine en Irlande du Nord, au premier rang desquelles donc le président des États-Unis, qui a des origines irlandaises et qui arrive mardi soir à Belfast, où il sera accueilli sur le tarmac par le Premier ministre britannique Rishi Sunak.

« Il y a 25 ans, les dirigeants d’Irlande du Nord ont choisi la paix. L’accord Belfast, le Vendredi saint, a mis fin à des décennies de violence et a apporté la stabilité. J’ai hâte de marquer cet anniversaire à Belfast, soulignant l’engagement des États-Unis à préserver la paix et à encourager la prospérité. »

Pour la venue de Joe Biden dans la province, plus de 300 agents venus du reste du Royaume-Uni devraient être mobilisés.

« Dîner de gala » et commémorations

Joe Biden souhaite profiter de sa visite pour « marquer les progrès considérables accomplis depuis la signature de l’accord » et rappeler « la volonté des États-Unis de soutenir le vaste potentiel économique de l’Irlande du Nord », selon la Maison Blanche.

L’accord du Vendredi saint, « comme nous le verrons lors de la visite du président Biden cette semaine, continue de bénéficier d’un soutien international considérable de la part de nos alliés les plus proches », a rappelé Rishi Sunak. Le Premier ministre britannique, qui organise pour l’occasion un « dîner de gala » et participe à une conférence commémorative à l’université Queen’s de Belfast, a encore affirmé que l’anniversaire était l’occasion de « célébrer ceux qui ont pris des décisions difficiles, accepté des compromis et fait preuve de leadership ».

De son côté, Joe Biden se rendra ensuite en République d’Irlande, dans la capitale Dublin mais aussi dans les comtés de Louth, à l’Est du pays, et de Mayo, à l’ouest, d’où viennent ses ancêtres, qui ont émigré au milieu du XIXe siècle, fuyant comme tant d’autres une Irlande ravagée par la famine, pour finalement s’établir en Pennsylvanie.

« Un petit nombre de personnes veulent nous ramener à l’époque sombre »

Ces commémorations du Vendredi saint ont lieu alors que les institutions nord-irlandaises -créées à la suite de l’accord et censées allier les communautés- sont paralysées depuis plus d’un an en raison de désaccords liés aux conséquences de la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne.

Le parti unioniste DUP -viscéralement attaché à l’appartenance de la province au Royaume-Uni- refuse de participer au gouvernement tant que les dispositions post-Brexit (contrôles douaniers, application de certaines règles européennes…) visant à éviter le retour d’une frontière physique avec l’Irlande n’auront pas été abandonnées.

Une renégociation du protocole entre l’UE et le Royaume-Uni, censée répondre aux inquiétudes des unionistes, a été rejetée par le DUP ces dernières semaines.

Dans ce contexte déjà difficile, l’Irlande du Nord a par ailleurs relevé son niveau de la menace terroriste après la tentative d’assassinat menée contre un policier en février et revendiquée par des membres d’un groupe favorable à l’indépendance de la province. « Un petit nombre de personnes (...) veulent nous ramener à l’époque sombre », a ainsi affirmé dans le Sunday Telegraph Chris Heaton-Harris, le ministre britannique en charge de l’Irlande du Nord.

Trois décennies de violences et 3 500 morts

Pour rappel, le 10 avril 1998, les républicains favorables à une réunification avec l’Irlande et les unionistes attachés au maintien au sein du Royaume-Uni avaient décroché un accord de paix inespéré après d’intenses négociations impliquant Londres, Dublin et Washington.

L’accord avait mis fin à trois décennies de violences qui ont fait 3 500 morts, entre des unionistes majoritairement protestants et des républicains plutôt catholiques, avec l’implication de l’armée britannique.

Un quart de siècle plus tard, l’heure n’est donc pas à la fête, entre blocage politique et inquiétudes sécuritaires. Aucun événement majeur n’a eu lieu le lundi de Pâques, date anniversaire de l’accord, mais des heurts ont éclaté dans la ville frontalière de Londonderry, où la police a été attaquée dans l’après-midi lors d’une parade non déclarée de républicains. Aucun blessé n’a été rapporté mais la police a appelé au retour au calme alors que des images montraient un véhicule incendié.

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