Joe Biden attaque Donald Trump et sa rhétorique nazie lors d’un discours trois après l’attaque du Capitole

Accusé de mener une campagne trop molle, Joe Biden a opéré un virage radical en comparant la rhétorique de Trump à celle de l’Allemagne nazie.
DREW ANGERER / Getty Images via AFP Accusé de mener une campagne trop molle, Joe Biden a opéré un virage radical en comparant la rhétorique de Trump à celle de l’Allemagne nazie.

ÉTATS-UNIS - Premier coup de fouet pour la campagne du président démocrate. Hasard du calendrier ou non, c’est pratiquement trois ans jour pour jour après l’assaut du Capitole que Joe Biden s’est attaqué frontalement à son rival républicain et prédécesseur à la Maison Blanche, Donald Trump.

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Dans un discours prononcé vendredi 5 janvier près de Philadelphie, l’actuel chef d’État américain a choisi de cibler le caractère autoritaire de Donald Trump, l’accusant au passage de se servir de la rhétorique de l’Allemagne nazie pour assouvir son désir de « vengeance » après sa défaite -encore très mal digérée- lors du dernier scrutin présidentiel.

Devant un public acquis à sa cause, Joe Biden a donc opté pour une nouvelle stratégie après avoir longtemps préféré esquiver le sujet Trump lors de la première moitié de son mandat. Cette fois, il a présenté l’élection de novembre 2024 comme un choix entre un homme « obsédé par le passé » et par ses propres intérêts et un autre à qui n’importent que « l’Amérique » et « l’avenir ».

Donald Trump « parle du sang des Américains qui est empoisonné (par les migrants), utilisant exactement le même langage que celui utilisé dans l’Allemagne nazie », a donc poursuivi le président octogénaire, au coude-à-coude ou juste derrière Donald Trump dans les derniers sondages.

Pour le démocrate, son adversaire autoproclamé est même « prêt à sacrifier notre démocratie afin d’obtenir le pouvoir ». Raison pour laquelle l’équipe de campagne de Joe Biden avait choisi un endroit très symbolique pour ce discours : Valley Forge (Pennsylvanie), un lieu qui a vu George Washington, futur premier président des États-Unis, rassembler les forces militaires américaines qui luttaient contre l’empire britannique il y a près de 250 ans.

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Lors de ce discours très offensif prévu trois ans de l’attaque du Capitole par des partisans de Donald Trump qui tentaient d’empêcher la certification de la victoire de Joe Biden, ce dernier n’a pas manqué de se servir de cet événement pour décrédibiliser son adversaire. « Un jour gravé pour toujours dans notre mémoire parce que c’est ce jour-là que nous avons failli perdre l’Amérique », a-t-il rappelé.

D’où le fait que « la question la plus urgente de notre époque (soit) de savoir si la démocratie est toujours la cause sacrée de l’Amérique », a-t-il lancé. « C’est tout l’enjeu de l’élection de 2024 », alors que Donald Trump continue d’assurer, sans la moindre preuve, que l’élection de 2020 lui a été « volée ».

L’assaut du Capitole reste toutefois un sujet de discorde aux États-Unis, où un quart des Américains pensent, toujours sans la moindre preuve, que le FBI en est à l’origine, selon un sondage du Washington Post et de l’université du Maryland publié cette semaine.

« Trump et ses partisans MAGA (’Make America Great Again’), non seulement cautionnent la violence politique mais ils en rient », a dénoncé Joe Biden en référence à l’attaque de Paul Pelosi, mari de l’ancienne présidente de la Chambre, Nancy Pelosi qui avait fait rire Donald Trump, comme le rappelle Le HuffPost US.

Ces attaques marquent donc le premier coup d’accélérateur de Joe Biden dans la course à la Maison Blanche. Il était d’ailleurs plus que temps selon de nombreux membre du parti démocrate, qui regrettaient jusqu’alors la mollesse de la campagne du 46e président américain.

Cette nouvelle stratégie offensive contre Trump marque un autre tournant dans cette campagne, alors que Joe Biden refuse toujours de mentionner les multiples affaires judiciaires de Donald Trump, le privant d’une arme de choix pour décrédibiliser le candidat milliardaire.

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