Joe Biden accuse Nétanyahou de “faire du mal à Israël” et évoque une “ligne rouge” ambiguë

“Il a le droit de défendre Israël, le droit de continuer à traquer le Hamas, mais il doit, vraiment il doit faire plus attention aux vies innocentes qui sont perdues [...]. De mon point de vue, il fait plus de mal que de bien à Israël. C’est contraire aux valeurs d’Israël. Je pense que c’est une grave erreur et je veux voir un cessez-le-feu.”

Joe Biden

Président des États-Unis

Lors d’une interview accordée à la chaîne MSNBC, aux États-Unis, le président Joe Biden a sévèrement mis en cause le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou. Le journaliste l’interrogeait sur une conversation informelle avec un sénateur surprise par un micro après le discours sur l’état de l’Union du 7 mars. Biden confiait avoir dit à “Bibi” : “vous et moi allons avoir une conversation franche”.

Le président en a remis une couche dans l’interview, estimant que Nétanyahou “fait plus de mal que de bien” à son pays avec l’opération à Gaza en réponse aux attaques du Hamas. Une phrase largement reprise, aux États-Unis, en Israël ou par le journal panarabe Asharq Al-Awsat, en une de son site. Pour ce quotidien saoudien, “l’impatience du dirigeant des États-Unis vis-à-vis de son partenaire israélien est de plus en plus visible”.

Comme le relève le journal israélien Ha’Aretz, quand il s’est vu demander s’il souhaiterait s’adresser directement à la Knesset (le Parlement d’Israël), Biden a dit “oui” sans toutefois apporter de précision.

“Contradictoire”

Critiqué pour son soutien à Israël, notamment par une partie de l’électorat démocrate, le locataire de la Maison-Blanche a aussi été interrogé sur une éventuelle “ligne rouge” que pourrait constituer par exemple une opération à Rafah, dans le sud de la Bande de Gaza. Sa réponse a été “confuse”, observe The New York Times, même s’il a souligné que “la défense d’Israël reste cruciale”.

“Il y a une ligne rouge mais je n’abandonnerai jamais Israël […] donc il n’y a pas de ligne rouge au-delà de laquelle je couperais toutes les livraisons d’armes de sorte qu’ils n’auraient plus de Dôme de fer pour les protéger, a déclaré Biden. Mais il y a des lignes rouges et si elles sont franchies… ce qui n’est pas possible, c’est d’avoir encore 30 000  morts palestiniens pour traquer [le Hamas].”

Des propos jugés “contradictoires” par la chaîne qatarie Al-Jazeera.

En Israël, le journal conservateur The Jerusalem Post explique que Biden a tenu à souligner “que quelle que soit son opinion de Nétanyahou, il soutenait Israël, en particulier concernant les armes défensives”. L’hypothèse de conditionner l’aide militaire de Washington a été avancée par des élus démocrates comme Bernie Sanders.

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