Joaillerie : le retour du punk

Été 1977, Loulou de La Falaise, muse d'Yves Saint Laurent, célèbre son mariage avec Thadée Klossowski, fils du peintre Balthus. Le couturier et son compagnon Pierre Bergé ont organisé le bal de mariage du jeune couple. Au Chalet des îles, en plein cœur du bois de Boulogne, des canots ornés de gardénias blancs assurent la traversée des invités au restaurant. Trois cents personnes ont été invitées, cinq cents sont venues. Toute la coterie de Karl Lagerfeld s'est déplacée à la suite du styliste. Le Paris mondain, ivre d'art, d'esprit et d'allure sait en effet que ce bal va entrer dans la légende du style.

Loulou se souviendra de cette effervescence lorsqu'Alicia Drake composera son sulfureux livre « Beautiful People » : « C'est la première fois qu'on voyait à Paris un tel mélange d'âges, d'activités, de classes sociales, un méli-mélo de personnages, et tout le monde était enchanté de se rencontrer, tout le monde se regardait. Il y avait des punks français, très mondains en un sens, ils avaient terriblement envie de rencontrer des gens chics. »

De Vivienne Westwood à Cartier

Sous l’impulsion de Pierre Hardy, directeur de la création des bijoux Hermès, la Chaîne d’ancre, créée en 1938, se faisait ostensiblement punk en 2017 en s’étirant jusqu'à devenir une épingle à nourrice. © DR

Inutile de préciser que « les gens chics » brûlaient, eux aussi, d'une irrépressible envie de se laisser aveugler par cet astre sombre venu d'ailleurs. Un an plus tôt, dans l'atmosphè [...] Lire la suite