JO Paris 2024 : la Seine toujours trop polluée, mauvaise nouvelle à moins d’un mois de la cérémonie d’ouverture

La concentration des deux bactéries fécales sur laquelle est basée la réglementation pour autoriser la baignade affiche des valeurs en forte hausse.

Paris 2024 : à un mois des jeux olympiques, mauvaise nouvelle pour la Seine toujours trop polluée
OLIVIER MORIN / AFP Paris 2024 : à un mois des jeux olympiques, mauvaise nouvelle pour la Seine toujours trop polluée

PARIS 2024 - Un grand bouillon d’Escherichia coli et d’entérocoques. La Seine est très loin d’être prête pour la baignade à un mois de l’ouverture des JO de Paris. Selon les relevés d’analyses publiés ce vendredi 28 juin par la mairie de Paris pour la semaine dernière, le fleuve est encore trop pollué, avec des chiffres au-delà des normes requises pour que s’y déroulent les épreuves olympiques.

Comme l’eau de la Seine, celle de la Tamise a trop de bactéries à la veille d’une célèbre compétition d’aviron

« La qualité de l’eau reste dégradée du fait d’un contexte hydrologique défavorable : pluies, débit élevé, faible ensoleillement, températures en dessous des normes de saison et une pollution venue de l’amont », a fait savoir la mairie de Paris.

« On s’attend à ce que les choses s’améliorent cette semaine compte tenu de la météo », a commenté de son côté la préfecture de la région Île-de-France auprès de l’AFP. Le préfet de région Marc Guillaume avait prévenu que le fleuve ne serait pas baignable début juillet du fait du débit du fleuve.

Pour ce qui est de la concentration de deux bactéries indicatrices de contamination fécale, il ne faut pas dépasser les 1 000 unités formant colonie (ufc)/100 ml en E. coli, et 400 ufc/100 ml en entérocoques. Sinon, l’eau est considérée comme impropre à la baignade.

Or les valeurs de la semaine dernière sont en forte hausse par rapport aux deux premières semaines de juin, avec des pics très élevés entre le 18 et le 20 juin. Sur ces nouvelles données, on peut voir qu’elles dépassent les 10 000, voire les 13 000 unités d’Escherichia coli respectivement sur la zone du Bras Marie et celle du Bras de Grenelle le 19 juin. Ceci avant de redescendre aux alentours des 5 000 voire en dessous les jours suivant.

Tableau de concentration des entérocoques dans la Seine entre le 17 et le 23 juin (capture prefectures-regions.gouv.fr)
capture prefectures-regions.gouv.fr Tableau de concentration des entérocoques dans la Seine entre le 17 et le 23 juin (capture prefectures-regions.gouv.fr)

On constate également 2000 ufc/100 ml en entérocoques dans la zone Alexandre III.

Tableau de concentration des la bactérie E-Coli dans la Seine entre le 17 et le 23 juin (capture prefectures-regions.gouv.fr)
capture prefectures-regions.gouv.fr Tableau de concentration des la bactérie E-Coli dans la Seine entre le 17 et le 23 juin (capture prefectures-regions.gouv.fr)

Le débit du fleuve, qui a fortement augmenté depuis un mois, a été jusqu’à six fois plus important que d’ordinaire. Il était de 666 mètres cubes secondes dimanche 23 juin alors qu’il est normalement de 100 à 150 mètres cubes en cette période. C’est en raison de ce débit trop fort qu’a été reportée la répétition de la cérémonie d’ouverture prévue lundi.

Ces mauvais résultats, dus à la météo, ont renforcé les doutes quant à la bonne tenue des épreuves olympiques dans le fleuve (triathlon et nage en eau libre) mais aussi sur la cérémonie d’ouverture aussi tributaire d’un débit correct du fleuve.

En cas de précipitations intenses, de l’eau non traitée – mélange de pluie et d’eaux usées – peut être rejetée dans le fleuve, un phénomène que des ouvrages de rétention inaugurés juste avant les Jeux ont vocation à empêcher. Le plan B consiste à reporter de quelques jours les épreuves, mais pas à changer de lieu.

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