JO de Paris 2024: Oudéa-Castéra justifie les salaires de Tony Estanguet et du comité d'organisation

Est-il normal que la masse salariale du comité d'organisation des Jeux olympiques de 2024 soit passée de 470 à 584 millions d'euros? C'est en substance la question qui a été posée par l'émission Complément d'enquête (France 2) à Amélie Oudéa-Castéra, ministre des Sports. D'après elle, cette hausse est justifiée. Tout comme le salaire de Tony Estanguet, président du comité d'organisation, rémunéré avec un salaire annuel net d'environ 286.000 euros (hors primes).

"Ce budget représente 13% du budget du comité d'organisation. (...) Parfois, il y a besoin de renforcer des compétences en interne, par rapport à des situations où on devait passer par des prestations externes en se rendant compte que c'est plus cher de le faire en externalisant", a d'abord argué la ministre dans l'interview diffusée jeudi 28 mars.

"C'est énormément de travail, beaucoup d'expertise, beaucoup de pression"

En ce qui concerne le salaire de Tony Estanguet, Amélie Oudéa-Castéra le juge mérité: "C'est beaucoup, beaucoup, beaucoup de travail depuis des années. C'est beaucoup de travail. Si on compare par rapport à ce que gagnait l'équivalent de Tony Estanguet au comité de Londres (pour les JO 2012, NDLR), c'est significativement plus bas. Je le redis, c'est énormément de travail, beaucoup d'expertise, beaucoup de pression, beaucoup de responsabilité, y compris pénale. (...) On a besoin d'avoir ces meilleures expertises si on veut délivrer de grands Jeux."

Amélie Oudéa-Castéra a ensuite souligné que le budget du comité d'organisation ne repose pas sur des fonds publics, bien que les éventuels déficits seront couverts par l'État jusqu'à trois milliards d'euros. "96% des financements du comité d'organisation sont assurés sur des fonds privés. C'est une association à but lucratif. Une entité de droit privé qui prend ses décisions dans un contexte encadré. Notamment par un comité des rémunérations qui s'est assuré d'analyser les grilles pour ce type de métier, en regardant le monde du sport, ce qui se fait à l'étranger, ce qui se fait dans le monde de l'événementiel".

En début d'année, une enquête du parquet national financier a été ouverte au sujet des conditions de la rémunération de Tony Estanguet. "Je ne décide pas de ma rémunération, ni de son cadre. (...) Je fais confiance à ce qui a été décidé à l'époque", avait alors répondu le triple champion olympique de canoë.

Article original publié sur RMC Sport