JO de Paris 2024 : l’Ukraine outrée par la présence possible de Russes et de Biélorusses

La guerre en Ukraine provoque un vif débat au sujet de la potentielle participations d’athètles russes et biélorusses aux JO de Paris 2024.
LAURENT GILLIERON / AFP La guerre en Ukraine provoque un vif débat au sujet de la potentielle participations d’athètles russes et biélorusses aux JO de Paris 2024.

JO DE PARIS 2024 - Sans surprise, la décision du Comité international olympique ne passe pas du tout à Kiev. Alors que le CIO a annoncé, vendredi 8 décembre, que les Russes et les Biélorusses pourraient concourir sous bannière neutre lors des JO de Paris 2024, les réactions ne se sont pas fait attendre du côté ukrainien.

Par la voix du ministre des Affaires étrangères Dmytro Kouleba, Kiev a ainsi évoqué une décision « erronée » qui « encourage » Moscou et Minsk à poursuivre l’attaque contre l’Ukraine. Et d’insister sur la « responsabilité » qui pèse sur les membres du CIO. Même son de cloche du côté du nageur ukrainien Mykhailo Romanchuk qui a fustigé, depuis la Roumanie où se déroulent les championnats d’Europe de natation, une « grande honte » pour le sport.

Une opération de « propagande »

« Il ne fait aucun doute que le Kremlin utilisera chaque athlète russe et biélorusse comme une arme dans sa guerre de propagande », poursuit Dmytro Kouleba dans son communiqué. « Moscou ne brandira pas de drapeaux blancs et neutres lors des compétitions, comme le CIO le suggère, mais démontrera le triomphe de sa capacité à se déresponsabiliser du plus grand conflit armé en Europe depuis la Seconde guerre mondiale. »

Le ministre ukrainien estime que des athlètes, « en particulier russes », représentent « souvent des organisations associées aux forces armées de la Russie » et que « certains sont en service actif dans l’armée russe ». « Le CIO prévoit d’autoriser à concourir dans des arènes sportives internationales des athlètes qui non seulement soutiennent les meurtres de femmes et d’enfants ukrainiens, mais qui sont aussi probablement impliqués directement dans ces crimes », assure encore la diplomatie ukrainienne.

De son côté, Mykhailo Romanchuk, s’est agacé : « Les Russes ont attaqué les villes ukrainiennes, les civils ukrainiens, les athlètes ukrainiens, les installations sportives ukrainiennes, et maintenant ils sont autorisés à concourir. Ce n’est pas normal. » Et d’ajouter : « Plus de 400 athlètes sont morts pendant cette guerre. Et maintenant, nous les emmenons aux Jeux olympiques ? »

Onze athlètes actuellement concernés

« Si vous ne respectez pas les règles, si vous ne respectez pas la paix dans le monde, pourquoi êtes-vous autorisés à concourir ? Donc c’est une grande, grande honte pour le monde du sport », a-t-il encore regretté, lui qui a été double médaillé olympique aux Jeux de Tokyo (argent sur 1 500 m, bronze sur 800 m).

Mettant fin à neuf mois de suspense, le CIO a autorisé vendredi les sportifs russes et biélorusses à participer sous bannière neutre aux Jeux de Paris, mais a encadré leur intégration par de strictes conditions.

Seuls seront concernés les sportifs « individuels neutres » qui ont pu franchir l’obstacle des qualifications, ne soutiennent pas activement la guerre en Ukraine, et ne sont sous contrat ni avec l’armée, ni avec des agences de sécurité nationales. Onze d’entre eux remplissent actuellement ces critères, huit Russes et trois Biélorusses, a précisé le CIO, laissant présager une très mince délégation.

Ces conditions de participation ont été dénoncées par la Russie, qui les a jugées « discriminatoires » et allant « à l’encontre des principes sportifs », par la voix du ministre russe des Sports Oleg Matytsine, cité par l’agence de presse TASS. Il a cependant indiqué que les athlètes russes ayant obtenu le droit de participer aux JO-2024 « participeront probablement ». En parallèle, une soixantaine d’Ukrainiens se sont d’ores et déjà qualifiés pour les Jeux de Paris, qui se dérouleront du 26 juillet au 11 août 2024.

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