Yahoo Actualités JO de Paris 2024 : l’escrimeuse Ysaora Thibus innocentée par le tribunal antidopage après un contrôle positif
JO DE PARIS 2024 - Voilà une décision qui va faire pousser un ouf de soulagement aux instances du sport français. À un peu plus de deux mois de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024, le tribunal disciplinaire antidopage de la Fédération internationale d’escrime a blanchi, ce mardi 21 mai, l’escrimeuse Ysaora Thibus, qui était suspendue de manière préventive depuis le début d’année.
Comme l’ont annoncé la fleurettiste de 32 ans, vice-championne olympique par équipes à Tokyo en 2021 et championne du monde 2022 en individuel, et son avocate, aucune sanction n’a été prise par le tribunal antidopage, ce qui ouvre à la voie à une sélection d’Ysaora Thibus pour les JO.
Pour rappel, l’escrimeuse originaire des Abymes, en Guadeloupe, avait été suspendue début février à la suite d’un contrôle positif à l’ostarine, une substance qui agit sur la prise de masse musculaire. Elle avait nié toute tentative de dopage, assurant avoir été contaminée à son insu et du fait d’un échange de « fluide corporel » avec son compagnon, l’escrimeur américain Race Imboden. Ce que la défense a réussi à prouver face au tribunal antidopage, présentant notamment des analyses comparées de mèches de cheveux et d’ongles.
« C’est important que mon intégrité soit reconnue »
Le toxicologue à l’oeuvre dans l’équipe de défense de l’escrimeuse, Jean-Claude Alvarez, avait déjà permis de réduire la sanction de la joueuse de tennis Simona Halep, de quatre ans à neuf mois de suspension en appel. Ces dernières années, la contamination croisée a également permis de blanchir le tennisman Richard Gasquet ou la vice-championne olympique de canoë en ligne canadienne Laurence Vincent-Lapointe, rappelle l’Agence France presse.
« C’est beaucoup d’émotions et énormément de joie. Même physiquement, il y a un énorme soulagement. Je ressentais un tel poids ces derniers mois », a réagi l’intéressée, jointe par téléphone par nos confrères de l’AFP. « Au vu de la situation, je n’ai commis aucune négligence », a ajouté Ysaora Thibus. « J’ai toujours voulu gagner d’une certaine façon, en accord avec mes valeurs. C’est important que mon intégrité soit reconnue. »
Désormais, la tireuse française est dans l’attente d’un éventuel appel qui pourrait provenir, entre autres, de la Fédération internationale d’escrime ou de l’agence mondiale antidopage (AMA), qui disposent de 21 jours pour faire appel devant le Tribunal arbitral du sport (TAS) à compter de la notification de la décision motivée.
« Il y aurait une procédure sur le fond, avec des délais très longs. La seule possibilité (pour empêcher la présence d’Ysaora Thibus aux Jeux olympiques) serait une deuxième procédure qui viserait à obtenir des mesures provisoires, telles que donner un effet suspensif à la décision », a toutefois souligné maître Joëlle Monlouis, l’avocate qui accompagne l’escrimeuse.
Interdite d’accès aux structures d’entraînement fédérales pendant la durée de sa suspension, Ysaora Thibus assure s’être « maintenue physiquement en forme » malgré tout. « Depuis mes sept ans, j’ai grandi en faisant de l’escrime quasiment tous les jours. En être privée, c’était compliqué psychologiquement », a-t-elle reconnu. « Mais l’important était d’être prête. Si j’avais la chance et l’opportunité d’avoir cette décision, il n’était pas envisageable d’arriver complètement fatiguée. »
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