JO de Paris 2024: chambres d'hôtel, espace famille, visites au village... Comment les athlètes français pourront profiter de leurs enfants pendant la compétition

"Je ne me vois pas ne pas dormir avec ma fille alors que je ne l'ai jamais fait et je ne le ferai pas le jour où j'ai le plus besoin d'elle." La position de la judokate Clarisse Agbegnenou est claire et celle du Comité national olympique et sportif français (CNOSF) l'est désormais aussi. Le comité a tranché, les athlètes pourront dormir avec leurs enfants lors des JO de Paris 2024, mais pas au sein du village olympique, formellement interdit par le CIO. "Il y a des règles à respecter", justifie Astrid Guyard, secrétaire générale du CNOSF.

Les athlètes partageront des appartements et un enfant ayant du mal à dormir la nuit peut perturber la tranquillité des lieux. Le CNOSF a finalement trouvé un compromis en concertation avec ses athlètes. Il louera des chambres pour certains parents à l'hôtel Pleyel, situé à proximité du village olympique. "Les athlètes auront la possibilité d’y dormir dans des chambres doubles, avec un accompagnant qui prendra évidemment le relais quand l’athlète partira à l’entraînement ou en compétition", détaille Astrid Guyard. "Cela permet de ne pas casser le rythme parents-enfants, notamment au travers de l’allaitement."

Les athlètes paralympiques pourront accueillir leurs enfants au village

Le CNOSF va même plus loin pour choyer ses athlètes. Au sein de ce même hôtel, un espace famille de 100m² sera réservé aux parents et aux enfants pour "passer un moment en commun et s’extraire du village olympique." Des opérations qui représenteront une enveloppe d'environ 40.000 euros pour le CNOSF. Le prix de la sérénité pour la para-athlète Manon Genest, sauteuse en longueur: "J’ai besoin de ça pour être bien au quotidien dans mon entraînement et savoir aussi pourquoi je m’entraîne, parce que si c’est pour être séparée de ma fille, sincèrement, je crois que je n’aurais pas supporté. J'ai fait toute ma saison dernière avec des nuits hachurées et j'ai été médaillée aux Mondiaux (bronze). C'est la preuve qu'un enfant, ça donne une force que l'on n'a pas avant."

Pour les athlètes handisport comme Manon Genest, la situation est différente de par le nombre de guest pass (pass invité) qui est accordé à la délégation française paralympique. Ils en ont plus que leurs homologues des Jeux olympiques et pourront donc accueillir leurs enfants au village entre 9h et 21h. Des heures de visite qui pourraient être étendues au cas par cas, si l'enfant est allaité ou en situation de handicap. Toutefois, là encore l'enfant ne pourra pas dormir au village. "Il sera proposé à l’ensemble des athlètes parents d’enfants allant de 0 à 3 ans, la possibilité d’être hébergés hors village, auprès de leurs enfants" annonce Marie-Amélie Le Fur, présidente du Comité paralympique et sportif français. Contrairement aux athlètes olympiques, le lieu d'hébergement n'a pas encore été choisi.

L’influence de l’équipe de France féminine de football

Si le CNOSF admet ne pas avoir échangé sur le sujet de la parentalité avec les autres délégations, Astrid Guyard ne cache pas l'influence de l'équipe de France féminine de football (désormais les joueuses peuvent venir aux rassemblements avec leurs enfants en bas âge, NDLR) dans cette réflexion, qui sera au cœur des prochaines compétitions: "Amel Majri et la Fédération française de football ont mis un coup de pied dans la fourmilière. Ça nous a obligés à nous poser des questions et c’est pour ça aussi que ce sujet de la parentalité existe. Ce n’est pas juste un dispositif unique parce que c’est les Jeux à la maison. Ça va nous obliger, pour les éditions futures, à toujours prendre en compte cette parentalité."

Article original publié sur RMC Sport