JO d’hiver 2030 : Outdoor Sports Valley menacée de perdre une subvention pour avoir défendu des jeux plus écolos

Photo d’illustration de l’épreuve de descente féminine de la Coupe du monde FIS de ski alpin à Val-d’Isère, dans les Alpes françaises, le 16 décembre 2023.
JEFF PACHOUD / AFP Photo d’illustration de l’épreuve de descente féminine de la Coupe du monde FIS de ski alpin à Val-d’Isère, dans les Alpes françaises, le 16 décembre 2023.

ENVIRONNEMENT - 630 000 euros en moins. L’association Outdoor Sports Valley (OSV), qui rassemble plus de 500 entreprises d’équipements de sports de montagne, dont Salomon, The North Face ou encore Millet, se défend face aux menaces de la région Auvergne-Rhône-Alpes. Dans un courrier envoyé à ses adhérents ce vendredi 22 décembre, elle répond à la lettre de Stéphanie Pernod, la vice-présidente de région, qui avait annoncé un retrait des aides régionales début décembre.

JO d’hiver 2030 en France : sur le coût écologique, opposants et organisateurs se déchirent déjà

Selon l’association, l’élue lui reproche sa participation à un collectif qui réclame plus d’écologie lors des JO d’hiver de 2030, qui se dérouleront dans les Alpes françaises. Le tout remonte au 15 novembre, lorsque Outdoor Sports Valley s’était joint à l’appel lancé par 26 ONG, professionnels, athlètes, scientifiques, personnalités ou élus, de rendre ces Jeux olympiques « compatibles avec le respect des limites planétaires, et bénéfiques pour les territoires ».

Échange de courrier tendu

Dans sa lettre à l’association, Stéphanie Pernod « déplore » la décision d’Outdoor Sports Valley « de soutenir l’appel d’ONG et d’experts sur les conditions environnementales pour les JO, présentées comme inconditionnelles pour assurer leur compatibilité avec le respect des limites planétaires », a rapporté le journal Libération, qui a pu avoir accès au courrier. Elle pointe aussi la participation d’OSV « à une réunion organisée par un conseiller du président de la République sur les enjeux de durabilité et de préservation de l’environnement dans la perspective des JO ».

En conséquence, elle prévient l’association d’un retrait des 630 000 euros qui lui sont accordés chaque année par la région, soit une fonte de 36 % dans son budget. « C’est avec étonnement que nous avons pris connaissance de la teneur du courrier », a réagi ce vendredi l’association dans sa lettre, comme le rapporte journal L’Équipe. « La première étape désormais est d’engager des discussions afin de comprendre les raisons de cette incompréhension et de ce courrier », assure-t-elle auprès de ses membres.

Une rencontre à l’Élysée

Si elle ne fait pas marche arrière sur sa volonté de porter des JO durables, OSV tente d’arrondir les angles avec la région. « Nous avons été invités le 13 décembre dernier à l’Élysée pour une consultation sur les conditions environnementales des JOP 2030. (...) Nous avons pu y représenter notre filière mais aussi la Région Aura. À chacune de ces étapes, notre interlocuteur auprès de la Région a été tenu informé en toute transparence », rappelle-t-elle notamment.

La tribune signée par l’association réclamait notamment des pistes « faites très majoritairement avec de l’enneigement naturel », des JO « avec 100 % d’infrastructures existantes », ou encore de « rendre accessible au moins 80 % des sites en train ou autres transports en commun ».

Plus encore, elle appelait à « renoncer aux partenariats avec des sponsors dont l’activité promeut des conduites et des produits fortement polluants ou consommateurs de ressources », un dernier point commercial qui pourrait s’avérer encore plus bloquant que le reste des recommandations : l’entreprise Coca-Cola, sponsor historique et gros producteur de déchet plastique, a par exemple signé un partenariat avec les JO, au moins jusqu’à 2032.

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