JO 2024: téléphones et couettes offerts, salon de tatouage... comment seront accueillis les sportifs au village des athlètes

C’est sur les communes de Saint-Denis, de Saint-Ouen et de l’Île-Saint-Denis que s’étendront les 52 hectares du village olympique et paralympique de Paris 2024. "Une localisation stratégique, souligne Laurent Michaud, le directeur du village des athlètes. Plus de 80% des sites de compétitions seront dans un rayon de 10 kilomètres du village pour les Jeux olympiques."

"Ce village est chaleureux et élégant", assure l’ancien escrimeur Brice Guyart. Le double champion olympique de fleuret (Sydney 2000, Athènes 2004) est chargé de l’expérience athlètes à Paris 2024. "Le confort est aussi un pilier essentiel au service de la performance. Ce sera aussi un lieu de convivialité. Le village doit être fédérateur et favoriser les interactions entre athlètes. [...] Il doit aussi créer des moments de souvenirs pour les athlètes qui doivent vivre une expérience de dingue."

Les athlètes pourront repartir avec leur couette Paris 2024

Une "expérience de dingue" sur laquelle ont planché Paris 2024 et la commission des athlètes du CIO pendant cinq ans. Après avoir sondé de nombreux sportifs olympiques et paralympiques, ils assurent avoir imaginé un village inédit. L’organisateur qui souligne, "l'ensemble des frais des délégations, hébergement ou restauration, est pris en charge. Les délégations n'auront aucune dépense liée à leur séjour."

Les 14.500 athlètes olympiques et les 9.000 athlètes paralympiques qui passeront au village du 18 juillet au 10 septembre auront par exemple une couette aux couleurs des Jeux olympiques au recto et aux couleurs des paralympiques au verso. "Chaque athlète pourra repartir avec sa couette", explique Brice Guyart. "Comme c’est souvent le cas", précise l’ex-judokate Gévrise Émane, médaillée de bronze aux Jeux de Londres 2012 et membre de la commission des athlètes du CIO. "Moi j’en ai deux", répond Brice Guyart. "Moi aussi je les ai toujours", rebondit Gévrise Émane.

3.000 appartements, 14.250 lits, 5.535 sofas...

Autre cadeau offert à chaque athlète, un téléphone Samsung. Mais Paris 2024 assure avoir voulu limiter le pack d’accueil traditionnel destiné aux sportifs. "On voulait éviter de recevoir quelque chose et que ça finisse la minute d’après dans la poubelle de la chambre, précise Brice Guyart. Il y a le téléphone et le clin d’œil de la couette de Paris 2024."

"Les résidences des athlètes ont été livrées dans les temps, assure Laurent Michaud. On a reçu les clés de l’ensemble du village le 1er mars. On est pratiquement au bout de l’emménagement." Si 100% des lits ont été montés, on est encore en train d’installer le reste du mobilier. En chiffres, ce sont 3.000 appartements d’une à quatre chambres, 14.250 lits pour les JO et 9.000 pour les Jeux paralympiques, 960.000 linges et serviettes, 5.535 sofas et 8.200 ventilateurs.

Malgré un système de clim' écologique, les délégations seront autorisées à apporter leurs propres climatiseurs

En parlant de ventilateurs... Chaque appartement sera équipé d’un système de rafraîchissement par le sol. Il s’agit de planchers réversibles avec un système d'eau froide injecté dans les tuyaux dans les sols des appartements pour donner une température entre -6 et -10°C par rapport à l'extérieur.

Pourtant, plusieurs délégations ont d’ores et déjà prévu d’apporter leurs propres climatiseurs. "Certaines délégations ont des demandes spécifiques par rapport à certains athlètes d'avoir des températures très fraîches et elles auront des climatiseurs avec elles, explique Laurent Michaud. Mais ça représente un nombre minime sur la totalité athlètes." Le directeur du village précise que, lors des Jeux paralympiques, "des athlètes qui ont des amputations et qui peuvent souffrir de problèmes de thermorégulation auront besoin de températures maximales pour dormir." Mais permettre aux délégations d’installer leurs climatiseurs ne balaye-t-il pas la promesse de réduire les émissions carbone du village ? Pas de réponse des organisateurs "faute de temps" pour nous l’expliquer...

Des sites d’entraînements en plein cœur du village

"Le confort au service de la performance" - pour reprendre les mots de Brice Guyart - c’est aussi les huit sites d’entraînements installés au sein du village dont sept seront dans les studios de la Cité du cinéma. Un détail qui n’en est pas un pour Gévrise Émane. "A Rio, on avait un site d'entraînement à l'extérieur du village et on a eu un petit accrochage avec les véhicules. C’est important d'avoir des sites d'entraînement à l'intérieur du village pour la sécurité des athlètes et des délégations."

Mais ces sites ne concerneront qu’une petite partie des disciplines olympiques et paralympiques. Le pentathlon moderne, le handball, l'escrime, le basket, l'haltérophilie, le breaking et la lutte. Pour les Jeux paralympiques, on pourra notamment s’entraîner au goalball, au para taekwendo ou à la para haltérophilie. L’ensemble des sportifs auront aussi accès au "Fitness Center", une salle de sport de 3.000m2 avec plus de 350 équipements.

40.000 repas servis chaque jour

Autre sujet crucial: la restauration. 40.000 repas seront servis chaque jour au village des athlètes. Un système de restauration ouvert 24h/24 avec plus plats à base de végétal et deux fois moins de vaisselle à utilisation unique, promet Paris 2024. Le restaurant principal (3.200 places) se nichera dans la Cité du cinéma. D’autres lieux de restauration seront à disposition des sportifs et notamment des food trucks.

Le village accueillera aussi une polyclinique de 3.000m2 avec ses services d’urgences, d’imagerie "et de nombreuses spécialités comme un service dentaire". Le comité d’organisation prévoit jusqu’à 700 consultations par jour. Des consultations gratuites pour les athlètes. Paris 2024 prévoit aussi un centre de réparation technique pour le matériel des athlètes paralympiques. Il sera ouvert à partir du 21 août et prévoit plus de 2.000 réparations pendant les Jeux paralympiques. 160 techniciens seront mobilisés.

Un tatoueur, un bureau de Poste ou encore un lieu de culte

Autre pan du bien-être des athlètes, c’est la détente et le divertissement. Un salon de beauté, un centre culturel et touristique, un bureau de Poste, un bureau de change ou une supérette "avec des produits français et de saison", vont ouvrir dans le village. Mais aussi un espace de jeux d’arcades et de babyfoot, une "bulle de déconnexion" avec des sièges massant ou encore une sorte de fan zone avec des écrans géants pour suivre les épreuves. "On aura aussi un tatoueur, ajoute Brice Guyart. C’était demandé par les athlètes. Souvent, ils se tatouent les anneaux olympiques ou pictogrammes des Jeux".

Un espace également important pour certains athlètes: un lieu de culte. "Nous aurons un centre multiconfessionnel dans le village avec cinq confessions qui seront représentées, explique Laurent Michaud sans préciser lesquelles. Des aumôniers de ces cinq cultes seront présents. Les sportifs de toutes confessions pourront s’y rendre."

Article original publié sur RMC Sport