JO 2024: Marie-José Pérec, Armel Le Cléach et un maxi-trimaran... Comment la flamme olympique va s’offrir un périple vers la Guadeloupe
Arrivée de Grèce à Marseille le 8 mai lors d’une impressionnante cérémonie avec notamment Florent Manaudou et le rappeur Jul, la flamme olympique parcourt depuis la France en long, en large et en travers. Des milliers de personnes, anonymes et célébrités, se relayent pour guider la flamme jusqu’à Paris en marge de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques le 26 juillet.
Afin de n’oublier aucun territoire, la flamme va même voyager jusque dans la France ultramarine et visitera bientôt la Guadeloupe. Un périple réalisé à l’occasion du "Relais des Océans" dont le départ se déroulera ce vendredi à Brest (Bretagne) et se poursuivra en mer au milieu de l’océan Atlantique. Pendant un peu moins de dix jours, la flamme olympique va ainsi embarquer en direction de la France d’outre-mer à bord du maxi-trimaran Banque Populaire XI.
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Qui sera à bord du bateau?
Sans surprise, deux skippers professionnels participeront à ce Relais des Océans. Vainqueurs de la Transat Jacques-Vabre 2023 à bord du maxi-trimaran Banque Populaire XI, Armel Le Cléach et Sébastien Josse seront donc du voyage.
Pour épauler les deux marins, un équipage inédit et composé sur-mesure avec quatre invités de prestige connus pour incarner l’excellence à la Française dans leurs domaines: le comédien-écrivain-metteur en scène Alexis Michalik, l'ancienne miss France et médecin Marine Lorphelin, le chef breton doublement étoilé au Michelin Hugo Roellinger et la triple championne olympique d’athlétisme Marie-José Pérec. Forcément une expérience à part pour les quatre heureux élus.
"Armel (Le Cléach) nous a dit qu’on n’irait pas aussi vite tout le temps alors je trouve ça un peu décevant parce que moi j’adore les trucs qui bastonnent", a plaisanté l’ancienne athlète auprès de RMC Sport pendant un stage de préparation à Lorient début juin. "Moi j’aime bien avoir peur (rires) mais franchement je pense que ç’est l’aventure d’une vie et ça va être quelque chose d’unique pour nous. Je pense que l’on aura beaucoup d’anecdotes à raconter parce que je pense que ça ne sera pas quelque chose de très calme."
Une excitation avant le départ qu’a volontiers partagé Marine Lorphelin: "J’avais beaucoup d’appréhension et cela a commencé à diminuer avec la première navigation. J’ai eu de très bonnes sensations sur le bateau. J’adore la vitesse, j’adore le vent, les embruns. […] Je pense que ça va être un grand mélange d’émotions lors du départ à Brest avec de la joie et en même temps du stress. Mais je dirais quand même que je suis très très très excitée d’y aller. Et là j’ai vraiment hâte de vivre cette aventure."
Combien de temps va durer la traversée?
Avec six marins débutants et confirmés, et malgré le mal de mer que certains vont devoir surmonter, le maxi-trimaran effectuera une traversée de l’Atlantique en à peine plus d’une semaine. Une fois le grand départ donné, ce vendredi à 20h15 depuis le port de Brest après une cérémonie, le navire voguera en direction de Pointe-à-Pitre. Si le bateau sera mené moins vite qu’en mode course, il devra maintenir une allure soutenue. Calendrier de la flamme oblige, le Relais des Océans devra rallier la Guadeloupe au plus tard le 15 juin.
"C’est comme un espèce ce gros joujou, un espèce de vaisseau spatial sur l’eau et ça va extrêmement vite", a glissé l’homme de théâtre Alexis Michalik après sa découverte du maxi-trimaran. "On est à l’extérieur et on se prend les embruns et le vent. Et puis on est aussi à la barre… Evidemment on essaye juste de garder le cap car je ne vais pas commencer à faire des slaloms. Mais c’est super."
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"Il va falloir y aller à un bon rythme", a de son côté confirmé Armel Le Cléach au micro de RMC Sport. "Ce n’est pas le record de la traversée parce qu’on sait qu’on peut traverser l’Atlantique en moins de sept jours avec ces bateaux, voire en six jours. Mais là, l’idée c’est de le faire en moins de sept jours et demis, avec une bonne route-météo et sans se mettre en danger."
Et le skipper Banque Populaire de conclure: "Mais suffisamment vite pour arriver à l’heure. Une fois sur place, l’héroïne locale Marie-José Pérec fera profiter le peuple guadeloupéen de la flamme olympique et de l’esprit des JO de Paris 2024. A condition, bien sûr, que le feu sacré ne s’éteigne pas pendant la semaine au milieu de l’Atlantique.
Comment protéger la flamme pendant le voyage ?
A bord d’un bateau entouré d’eau à perte de vue, logiquement l’espérance de vie de la flamme olympique devrait être assez réduite lors de cette traversée de l’Atlantique.
Heureusement, et à moins d’un scénario catastrophe (et, franchement, quasi impossible) où le maxi-trimaran Banque Populaire XI sombrerait par surprise sans que personne ne puisse intervenir, tout est prévu pour que la flamme olympique rallie la Guadeloupe sans aucun problème.
Bien calée dans un espace dédié à bord du navire, la flamme sera surveillée en continu par les membres de l’équipage. Avant le départ de cette traversée exceptionnelle à destination de la Guadeloupe, tout le monde a reçu une formation spéciale pour entretenir le feu olympique.
"L’idée c’est qu’il y aura toujours quelqu’un qui sera en veille (à côté de la flamme). On va se relayer pendant la traversée, on sera six à bord à s’occuper du bateau. Trois seront en mode repos et trois seront en mode gestion de la barre, des réglages, de la veille et bien sûr de la surveillance de la flamme en permanence pour ne pas qu’elle s’éteigne", a encore détaillé Armel Le Cléach lors du stage préparatoire organisé début juin à Lorient. "Il faut qu’on la réalimente toutes les douze heures environ puisqu’il y a un petit peu de pétrole dedans pour qu’elle puisse être maintenue. Donc il faut qu’on la réalimente. On ouvre la paroi… Il y a tout un protocole mais c’est assez pratique."
Et dans le cas, très hypothétique, où le maxi-trimaran n'arriverait pas à rallier Pointe-à-Pitre à temps avant le 15 juin, les organisateurs des Jeux olympiques de Paris 2024 ont préparé une solution de repli. Une flamme de secours prendra la direction de la Guadeloupe, en avion, afin de poursuivre le protocole et de respecter le calendrier. Mais ça, c'est uniquement si le Relais des Océans ne parvient pas à boucler sa traversée. Hautement improbable, donc.