JO 2024 : Cannes et Roland-Garros, les prochains grands tests de la vidéosurveillance algorithmique, toujours en rodage
Le Ministère de l’Intérieur poursuit les expérimentations du dispositif de vidéosurveillance algorithmique. La VSA prévoit l’utilisation d’algorithmes pour détecter des comportements suspects, des objets abandonnées, des troubles comme des bagarres. Un dispositif critiqué par beaucoup d’associations, qui estiment que cela est une entrave à la liberté et à la vie privée. Le recours à ce nouveau type de surveillance a été autorisé par l’Assemblée Nationale et a même été étendu aux transports publics.
Les autorités confirment qu’aujourd’hui l’utilisation de la vidéosurveillance algorithmique est encore en grande partie en phase de calibrage. Il faut régler et paramétrer chaque caméra avec le logiciel de surveillance pour préciser les huit cas d’usage définis par le décret d’application. En amont, les opérateurs vidéo identifient les zones susceptibles d’être bondés, les lieux et espaces interdits et rentrent ces paramètres caméra par caméra. En clair, l’algorithme n’apprend pas par lui-même, il détecte ce qu’on lui a appris, précise le Ministère.
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La loi autorise l’usage de ce nouveau dispositif de surveillance pour les mouvements de foule, les départs de feu, les zones interdites ou des colis abandonnés. Si une situation est détectée par l’algorithme, l’opérateur vidéo est averti et décide ensuite des suites à mener ou pas et de déclencher une intervention sur le terrain. Tout cela concerne les espaces publics. C’est donc site olympique par site olympique qu’il faut régler les paramètres. Par exemple pour Bercy, cinq caméras suffisent pour capter les abords de l’Arena. Pour le bassin olympique de Vaires sur Marne, dont la superficie est plus grande, il faudra compter 25 caméras.
La SNCF et la RATP mènent leurs tests
Au sein du comité de pilotage où sont regroupés le Ministère de l’Intérieur, la Préfecture de Police, la SNCF et la RATP notamment, de premières remontées d’expérimentation ont eu lieu dans les transports. L’utilisation de la VSA dans les transports publics est un peu plus restreinte avec seulement quatre cas d’usage, comme les mouvements de foule ou les intrusions. Ces tests ont été menés lors des quatre concerts de Taylor Swift à la Paris La Défense Arena dans des gares proches ou même lors du match de football entre le Paris Saint-Germain et l’Olympique Lyonnais en avril dernier avec une utilisation restreinte à la Gare de Lyon et à la gare RER du Pont du Garigliano, proche du Parc des Princes.
Les retours, selon le Ministère de l’Intérieur, font état d’une bonne détection de la surdensité de personnes ainsi que des intrusions soit dans des zones techniques soit sur les voies. Ces détections d’intrusions sur les voies sont jugées particulièrement efficaces même si les rares cas identifiés lors des évènements n’ont abouti à aucune interpellation, ni même au dressage d’un procès-verbal. Pour la surdensité, cela permet de faire intervenir plus vite des agents pour fluidifier les accès et éviter les goulets d’étranglement. En revanche, le bilan est plus mitigé sur la détection de bagages abandonnés où la complexité de déterminer s’il y a un abandon réel, n’a pas donné de résultats très efficaces. Avec plus d’une centaine de caméras configurées pour le test dans ces deux gares, la SNCF pourrait monter à près de 300 caméras prêtes à utiliser cette technologie pour les JO.
Des tests à Roland Garros et au Festival de Cannes
Les prochaines expérimentations continueront avec notamment le Festival de Cannes et les internationaux de tennis de Roland Garros. Les gares ou stations de métro seront principalement concernés par la VSA avec un total de 300 caméras équipées et connectées au logiciel. Site olympique, Roland Garros sera un test important pour les autorités puisque c’est la première fois qu’un stade accueillant les Jeux sera utilisé sur une période longue avec une forte affluence constante.