Jeux vidéo : Microsoft bloqué dans le rachat d’Activision Blizzard par les autorités britanniques

Microsoft n’a pas eu gain de cause, pour le moment. Cette multinationale voulait racheter Activision Blizzard,développeur américain de jeux vidéo or l’autorité britannique de la concurrence vient de refuser cette fusion.
Microsoft n’a pas eu gain de cause, pour le moment. Cette multinationale voulait racheter Activision Blizzard,développeur américain de jeux vidéo or l’autorité britannique de la concurrence vient de refuser cette fusion.

JEUX VIDEOS - Deux géants de la tech viennent d’être calmés dans leurs hardeurs. L’autorité britannique de la concurrence - CMA - a mis en péril ce mercredi 26 avril le projet de fusion entre Microsoft, le constructeur des consoles Xbox, et l’éditeur de jeux vidéo Activision Blizzard. Elle a annoncé sa décision de bloquer l’opération, invoquant les risques de trop forte concentration dans le secteur du cloud gaming, le jeu vidéo fonctionnant en ligne de manière dématérialisée.

Londres avait lancé en septembre 2022 une enquête approfondie sur cette opération à 69 milliards de dollars, une somme record pour le secteur, et rendue publique début 2022. Le rachat par Microsoft d’Activision Blizzard, qui édite notamment les jeux vidéo à succès comme Call of Duty, World of Warcraft  et Candy Crush, donnerait naissance au 3e acteur de l’industrie vidéoludique en matière de chiffre d’affaires, derrière le chinois Tencent et le japonais Sony, fabricant de la PlayStation.

Microsoft persiste et fait appel

La CMA avait considéré fin mars 2023 que la fusion entre Microsoft et Activision ne posait pas de problème de concurrence pour le secteur bien précis du marché des consoles de jeux, mais que des inquiétudes persistaient sur les services de jeux dématérialisés. Ces inquiétudes se sont concrétisées par la décision du 26 avril, qui sonne comme un coup de massue pour Microsoft et Activision.

La CMA dit « craindre que l’accord ne modifie l’avenir du marché des jeux dématérialisés - cloud gaming - à croissance rapide, entraînant une innovation réduite et moins de choix pour les joueurs britanniques au cours des années à venir », selon un communiqué du régulateur ce mercredi.

« Microsoft a dialogué de manière constructive avec nous pour essayer de résoudre ces problèmes (..), mais leurs propositions n’ont pas suffi », a indiqué Martin Coleman, président du groupe d’experts indépendants chargé de cette enquête par la CMA.

« Le cloud gaming a besoin d’un marché libre et concurrentiel pour stimuler l’innovation et le choix (pour les consommateurs). Le meilleur moyen d’y parvenir est de permettre à la dynamique concurrentielle actuelle du cloud gaming de continuer », a-t-il ajouté, cité dans le communiqué de la CMA.

« Nous restons pleinement engagés dans cette acquisition et ferons appel », conteste Microsoft dans une déclaration transmise à l’AFP. « Nous sommes particulièrement déçus qu’après de longues délibérations, cette décision semble refléter une mauvaise compréhension de ce marché et du fonctionnement réel de la technologie cloud », selon Microsoft.

« 3 milliards de dollars en frais de rupture »

Si le marché du Royaume-Uni est plus petit que celui des États-Unis ou de l’Union européenne, le blocage de l’autorité de la concurrence britannique, s’il est confirmé en appel, peut contraindre Microsoft à renoncer à cette opération. Pire, la multinationale devra payer une grosse somme à Activision Blizzard « Si l’appel CMA de Microsoft échoue ou s’il n’obtient pas l’approbation d’autres régulateurs, il devra à Activision 3 milliards de dollars en frais de rupture », précise le site The Verge.

En l’état, « le plus probable est que Microsoft attende la décision de l’Union européenne, qui devrait arriver d’ici au 22 mai » avant de voir quelles seront les suites de son projet, d’après le site d’information spécialisé Numerama. Ceci alors que la fusion suscite aussi des inquiétudes outre-Atlantique, où l’autorité américaine de la concurrence - FTC - a lancé en décembre des poursuites pour bloquer l’opération, et dans l’UE, qui a également ouvert une enquête pour savoir si le projet rendrait les jeux d’Activision exclusifs à la Xbox.

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