La jeunesse turque se détourne-t-elle massivement d’Erdogan ?

Le parti islamo-nationaliste AKP est au pouvoir en Turquie depuis 2001 et compte bien être reconduit à l’élection présidentielle de 2023. Cependant, la masse critique de la génération Z (personnes nées entre 1997 et 2010), qui se retrouvera pour la première fois dans l’isoloir, ne semble pas militer pour sa reconduction, selon le quotidien d’opposition de droite Yeniçag. Ce dernier publie un sondage ne créditant l’AKP que de 11,9 % d’intentions de vote chez les jeunes qui votent pour la première fois.

Les primo-votants se détournent donc largement du président Recep Tayyip Erdogan, lui préférant son principal rival, le candidat du parti kémaliste du CHP, avec 22,5 % des voix, ou le Bon Parti, qui représente la droite dure laïque, avec 18,6 % d’intentions de vote.

Une élection dans un contexte instable

Selon ce sondage, mené par l’institut ORC dans 51 provinces sur un échantillon de 2 185 personnes, 27 % des personnes interrogées se disent encore indécises. Ce chiffre témoigne, comme l’observent par ailleurs les sociologues, d’une forme de lassitude et de désintérêt de la jeunesse turque vis-à-vis des partis politiques traditionnels.

Cette élection présidentielle pourrait cependant ne pas avoir lieu de la façon escomptée. Le pouvoir pourrait en effet décider de convoquer des élections anticipées face à la détérioration de la situation économique, qui érode régulièrement sa base électorale.

73 % des 18-25 ans souhaitent émigrer

Ces nouveaux électeurs issus de la génération Z n’auront connu que le pouvoir d’Erdogan au moment de voter.

Or le pouvoir turc a multiplié ces derniers temps les mesures impopulaires auprès de la jeunesse, comme la sortie de la convention d’Istanbul contre les violences faites aux femmes, l’interdiction de concerts et de festivals où l’on consommait de l’alcool…

Surtout, c’est l’état de l’économie et le manque de perspectives d’avenir qui inquiètent la jeunesse, avec plus de 20 % de chômage chez les jeunes et des salaires et des conditions de vie qui se dégradent mois après mois sous l’effet d’une inflation galopante, à + 80 % sur un an.

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