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Jeremstar : "J’aimerais que Thierry Ardisson m’adopte et que je devienne son fils"

Spécialiste du monde de la télé-réalité, Jeremstar est devenu une idole de la jeune génération, suivie par des millions d’abonnés sur les réseaux sociaux. Ce phénomène d’Internet fait ses premiers pas de chroniqueur dans la nouvelle émission de Thierry Ardisson « Les Terriens du dimanche » sur C8. Petit protégé de l’animateur, Jeremstar revient sur ses débuts, son évolution et nous livre son regard acide sur la télé-réalité.

Crédit : Twitter
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“JE SUIS DAVANTAGE LÉGITIME”

Vous vous êtes fait connaître en montrant vos fesses sur les plateaux télé ou en boite de nuit. Aujourd’hui vous êtes chroniqueur chez Thierry Ardisson, invité dans des émissions sérieuses. Etes-vous devenu respectable ?

A l’époque, j’étais jeune et je voulais me faire connaître. Ça m’amusait de créer le scandale et de me faire remarquer. Je me suis rendu compte très vite qu’on pouvait devenir célèbre en ayant aucun talent et en ne faisant rien de spécial. J’ai juste eu envie d’avoir ma part du gâteau. Mais tout cela était calculé pour me fabriquer un personnage, me créer un nom, gonfler mes réseaux sociaux et au final générer un business pour pouvoir vivre confortablement. Aujourd’hui j’ai la chance de pouvoir m’exprimer sur des médias beaucoup plus sérieux et d’être davantage légitime par rapport à mes débuts où je faisais n’importe quoi.

“J’AI CRÉÉ UNE NOUVELLE FORME DE JOURNALISME”

Comment expliquez-vous que les médias sérieux se soient intéressés à vous ?

Dans une société où les réseaux sociaux prennent de plus en plus d’importance, ils n’ont pas eu le choix. Ils ont été obligés de s’intéresser à des phénomènes internet comme moi. Même si je n’ai pas ma carte de presse, j’ai créé une nouvelle forme de journalisme. J’enquête, je fais de l’investigation, je crée du contenu. Donc c’est normal que les médias plus traditionnels se soient intéressés à des phénomènes comme le mien.

“THIERRY ARDISSON EST UN PEU MON PÈRE”

Thierry Ardisson vous a recruté pour “Les Terriens du dimanche” sur C8. Quelle est la nature de votre relation ?

Il y a beaucoup de bienveillance de sa part alors qu’il y a quelques mois j’étais persuadé qu’il me prenait pour un bouffon ! Je reste surpris de voir l’admiration qu’il porte à mon personnage. Il dit qu’il me considère comme rusé, malin, intelligent. Je le sens très protecteur et paternel avec moi. C’est un peu mon père, mon mentor. J’ai envie de lui dire : “Thierry, adopte-moi !” (Rires) J’aimerais qu’il m’adopte pour de vrai et que je devienne son fils.

“MON BUT EST DE FOUTRE LA MERDE POUR FAIRE DU CLIC”

Vous avez réussi à faire de la télé-réalité votre fond de commerce. N’est-ce finalement qu’un business ?

Au départ je voulais absolument intégrer ce milieu mais je me suis vite rendu compte que je valais mieux que ça. J’ai eu davantage envie de me mettre dans un statut de commentateur et de dénonciateur. J’ai compris très vite qu’il fallait créer des scandales et être “pute à clic”. Mon but est juste de foutre la merde pour faire du clic et générer des revenus. J’ai toujours regardé la télé-réalité avec beaucoup de recul et de second degré avec une dimension récréative. En fait, je ne suis pas tant passionné que ça par ces programmes que je regarde de moins en moins

“J’AI ENVIE D’INTERVIEWER DES POLITIQUES”

Vous pourriez arrêter de traiter de télé-réalité ?

Pour le moment mon public est toujours très demandeur mais j’espère faire autre chose à moyen terme. Je ne vais pas être hypocrite, je continue parce que ça fonctionne et que ça me rapporte de l’argent. Mais c’est vrai que la télé-réalité m’amuse de moins en moins. J’espère avoir l’opportunité de faire autre chose et de pouvoir interroger de vraies personnalités. J’ai envie d’interviewer des politiques, des célébrités tout en gardant mon ton corrosif. J’ai juste envie de changer de genre.

“L’EMISSION DE NABILLA EST NULLE, SURJOUÉE, PAS DRÔLE”

Les émissions de télé-réalité marchent moins bien en ce moment, comme “Secret Story”, “Les Marseillais” ou “les aventures de Nabilla”… Est-ce qu’on arrive à la fin d’un cycle ?

Je ne suis pas d’accord car si on regarde bien, il n’y a jamais eu autant de programmes. Rien qu’en ce moment on a quatre programmes simultanément, c’est donc normal qu’ils marchent moins. “Secret Story” en est à sa onzième saison : c’est vu et revu même s’ils annoncent des changements, c’est toujours pareil. L’émission de Nabilla sur NRJ12 est nulle, surjouée et pas drôle. Le problème actuellement c’est que la télé-réalité est devenue une industrie qui a du mal à trouver de nouveaux candidats. Ce n’est qu’un recyclage permanent de candidats professionnels qui deviennent quasiment des acteurs. Ca peut devenir lassant de voir toujours les mêmes mais les productions continuent à tirer sur la ficelle.

Thomas Joubert

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