Jean-Luc Mélenchon appelle à répartir les migrants "d'autorité" dans les pays européens

Jean-Luc Mélenchon appelle à répartir les migrants "d'autorité" dans les pays européens

"Ce qui se passe en Méditerranée est abominable", a jugé dimanche Jean-Luc Mélenchon sur BFMTV, après le naufrage mercredi d'une embarcation avec des centaines de migrants au large de la Grèce, qui a fait au moins 78 morts. Le leader insoumis a estimé que les accords de Dublin doivent être revus, et les migrants répartis "d'autorité" dans les différents pays européens.

"Le comportement des autorités grecques est atroce", a encore déclaré le chef de la France Insoumise sur notre plateau. Pour Jean-Luc Mélenchon, il faut revoir les accords de Dublin, qui laissent la prise en charge des demandeurs d'asile aux pays de première arrivée dans l'UE.

"Avec les accords de Dublin, là où vous arrivez, vous restez, c'est inacceptable", a-t-il estimé.

Pour lui, "ce qu'a décidé l'Union européenne" lors d'un récent accord entre Etats membres qui doit encore faire l'objet de négociations avec le Parlement, "est une honte". Il faut selon lui "répartir d'autorité" les migrants dans les pays européens.

Et si certains pays ne veulent pas? "La question n'est pas de savoir s'ils veulent ou pas, mais si c'est nécessaire ou pas. Sinon à quoi ça sert d'être l'Union européenne?", répond-il.

"Pas une sanction"

L'accord trouvé jeudi entre les ministres de l'Intérieur de l'UE prévoit notamment que les Etats membres soient tenus d'accueillir chacun un certain nombre de demandeurs d'asile arrivés dans un pays de l'UE soumis à une pression migratoire (en fonction de leur population et de leur PIB/habitant), ou à défaut d'apporter une contribution financière, de 20.000 euros par demandeur d'asile non relocalisé.

Or, "ce n'est pas une sanction. Si vous donnez 20.000 euros, vous êtes débarrassés. Cela veut dire que ceux qui ont de l'argent pour se payer le fait qu'ils ne veulent pas d'immigrés", vont payer, déplore-t-il.

Il a aussi jugé comme une "abomination", le fait "qu'on ait décidé l'expulsion vers des pays tiers sûrs".

"On va installer des camps dans les pays qui sont de l'autre côté de la Méditerranée", a-t-il dénoncé, "et ça commence avec ceux qui ne peuvent pas dire non comme la Tunisie, qui est prise à la gorge par le FMI" (Fonds monétaire international) en raison de sa situation économique, a-t-il déploré.

Article original publié sur BFMTV.com