« JDD » : L’arrivée de Geoffroy Lejeune dénoncée par plus de 600 célébrités dans une tribune du « Monde »

Joeystarr, ici au mois de juin, à Monaco.
Joeystarr, ici au mois de juin, à Monaco.

MÉDIAS - La fronde anti-Geoffroy Lejeune à la tête du JDD dépasse les frontières du journal. Plus de 600 personnalités publiques, dont JoeyStarr, Lionel Jospin et Muriel Robin, signent ce mardi 27 juin une tribune dans Le Monde pour dénoncer la nomination de l’ex-soutien d’Éric Zemmour à la direction du Journal du dimanche.

« Acteurs du monde politique, économique, social, culturel, associatif ou sportif, nous ne pouvons nous résoudre à voir ce rendez-vous dominical de référence véhiculer des opinions contraires aux valeurs républicaines qu’il porte depuis soixante-quinze ans », écrivent les signataires.

Parmi eux, la réalisatrice Maïwenn, l’éditeur Antoine Gallimard, la maire de Paris Anne Hidalgo, le réalisateur Michel Hazanavicius, mais aussi l’architecte Jean Nouvel, la journaliste Anne Sinclair ou encore l’économiste Thomas Piketty et l’ancienne garde des sceaux Christiane Taubira. Yannick Noah et Sandrine Kiberlain figurent aussi dans la liste, à retrouver en intégralité ici.

Dans leur tribune, ils poursuivent : « Qu’on l’aime ou qu’on ne l’aime pas, qu’on le lise ou qu’on ne le lise pas, le “JDD”, avec ses qualités et ses défauts, est toujours resté attaché à la diversité des opinions. Il ne peut devenir un journal au service des idées d’extrême droite. »

Lundi, la rédaction du JDD a reconduit à la quasi-unanimité sa grève jusqu’à mercredi prochain,pour tenter d’empêcher l’arrivée de Geoffroy Lejeune, l’ancien directeur de la rédaction de Valeurs actuelles. La mobilisation n’a pas seulement reçu l’appui de la profession et de nombreux responsables politiques, dont l’actuelle ministre de la Culture, elle est également soutenue par huit anciens directeurs de l’hebdomadaire.

L’ombre de Vincent Bolloré

L’actionnaire du journal Arnaud Lagardère a, lui, défendu son choix, indiquant avoir pris cette décision seul. « Ni Vincent Bolloré, ni quiconque de Vivendi » ne l’y a contraint, a-t-il martelé dans Le Figaro, ce même lundi.

« On a l’impression d’un patron avec un revolver sur la tempe », a quant à lui réagi sur franceinfo Christophe Deloire, secrétaire général de Reporters sans frontières, après l’interview d’Arnaud Lagardère dans Le Figaro. « Vincent Bolloré instaure un système de capture oligarchique. »

Dans Le Monde, les 600 célébrités rappellent, elle, que « cette décision radicale laisse augurer une transformation à marche forcée dont l’homme d’affaires Vincent Bolloré est coutumier. Une brutalité dont ont déjà été victimes les rédactions de Canal+, d’i-Télé (devenue CNews), d’Europe 1 et de Prisma Presse. »

« Pour la première fois en France depuis la Libération, concluent-elles, un grand média national sera dirigé par une personnalité d’extrême droite. Un dangereux précédent qui nous concerne tous. »

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