Jason Yu, réalisateur de « Sleep » : « J’ai longtemps eu peur de voir des films d’horreur »

Sleep de Jason Yu  - Credit:Metropolitan
Sleep de Jason Yu - Credit:Metropolitan

Ça commence comme dans un roman de Stephen King. Un quotidien anodin, celui d'un jeune couple qui s'aime : Soo-jin (Jung Yu-mi) et son époux Hyeon-soo (Lee Sun-kyun, acteur précocement décédé en décembre dernier à l'âge de 48 ans), fraîchement mariés, un bébé en route. Une nuit, Hyeon-soo prononce d'étranges mots en dormant. Cauchemar ? Pas vraiment : plutôt une première crise de somnambulisme, qui en annonce d'autres toujours plus inquiétantes à mesure que le dormeur contrarié bascule dans des comportements violents allant crescendo. La médecine semble impuissante, la belle harmonie du ménage commence à se fissurer et sombrer dans la paranoïa.

Grand Prix du dernier Festival du film fantastique de Gérardmer, ce premier film d'une jeune pousse prometteuse de 32 ans, Jason Yu, fut aussi présenté le 29 janvier dernier lors d'une avant-première à Paris. Ravi de se confronter au public de ce qu'il a lui-même nommé « la nation du cinéma », Jason Yu, ex-disciple de Bong Joon-ho, a insisté sur l'importance de cultiver une part d'humour dans son jardin horrifique, conformément à l'appétence des créateurs coréens pour le mélange des tons.

Présenté, avant même Gérardmer, au Festival de Cannes 2023 dans la section Semaine de la critique, Sleep réussit le pari d'une proposition plutôt radicale mais accessible, en touchant du doigt une angoisse commune au plus grand nombre : celle de nuits détraquées pour une raison inconnue, qui échappe à notre contrôle, à tel point que [...] Lire la suite