Les Japonais très inquiets de l’avenir de Twitter version Elon Musk

Un nouveau nom, des messages au nombre de signes illimité pour les utilisateurs premium, l’oiseau bleu ciel abandonné… Depuis le rachat de Twitter, désormais rebaptisé “X”, par le sulfureux homme d’affaires Elon Musk, nombreux sont les utilisateurs japonais du réseau qui observent ces évolutions avec inquiétude.

La plateforme est une véritable institution au Japon. D’après des données de l’entreprise de statistiques allemande Statista, reprises par le journal japonais Nihon Keizai Shimbun, le nombre d’utilisateurs dans l’archipel s’établissait à 59 millions en janvier 2022. “Quarante-sept pour cent des Japonais utilisent Twitter, soit deux fois plus qu’aux États-Unis, où ce taux est de 23 %”, souligne le journal. La popularité de la plateforme dans l’archipel est telle qu’Elon Musk, tout juste arrivé aux commandes, avait déclaré en novembre 2022 qu’elle était “centrée sur le Japon”. “Il y a à peu près le même nombre d’utilisateurs actifs quotidiens au Japon qu’aux États-Unis, bien que la population du Japon soit trois fois plus petite que celle des États-Unis”, avait-il affirmé, dans une citation reprise par le média américain The Verge.

Selon le journal japonais Asahi Shimbun, ce sont les tremblements de terre et les tsunamis de 2011 qui ont conduit à la généralisation de l’utilisation de Twitter. “Beaucoup [de Japonais] ont pris conscience de son efficacité lors des dysfonctionnements des réseaux téléphoniques [provoqués par la catastrophe]”, explique le journal, poursuivant :

“Le gouvernement et les collectivités territoriales ont alors créé leur compte les uns après les autres, transformant Twitter en infrastructure publique de communication.”

Moment charnière

Grâce à son fonctionnement qui permet de regrouper des messages en fonction de thématiques – les fameux mots-dièses ou hashtags –, Twitter a même joué un rôle politique en faveur de la démocratie dans le pays, souligne le quotidien. À titre d’exemple, en 2020, le gouvernement de Shinzo Abe a été contraint d’abandonner son projet de loi sur la réforme du Bureau des procureurs face au tollé généré sur Twitter.

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