Le Japon tente de convaincre avant le rejet des eaux de Fukushima dans le Pacifique

Le Japon prépare le rejet en mer de l'eau de la centrale accidentée de Fukushima, l'opérateur Tepco et le gouvernement envisageant de rejeter l'eau traitée via un conduit sous-marin. Malgré le soutien de certains experts et de l'Agence internationale de l'énergie atomique, de nombreuses critiques émanent notamment de Greenpeace et des pays voisins.

Poissons en streaming, voyages d'études et inspections : le Japon tente d'apaiser la polémique avant son rejet très controversé dans l'océan d'eau issue de la centrale accidentée de Fukushima. Les autorités nippones sont confrontées à un problème massif, alors que la centrale de Fukushima Daiichi (nord-est du pays), ravagée par la triple catastrophe séisme-tsunami-accident nucléaire de mars 2011, produit chaque jour quelque 100.000 litres d'eau contaminée.

Des craintes qui "ne sont pas fondées sur des preuves scientifiques"

Au point qu'environ 1,33 million de tonnes de cette eau, issue de la pluie, des nappes souterraines ou des injections nécessaires pour refroidir les cœurs des réacteurs nucléaires entrés en fusion en 2011, sont aujourd'hui stockées sur le site de la centrale, bientôt arrivé à saturation. L'opérateur Tepco et le gouvernement japonais veulent rejeter - après traitement et dilution à l'eau de mer - cette eau dans l'océan à un kilomètre des côtes, via un conduit sous-marin construit pour cet usage.

La filtration permet d'éliminer de l'eau la plupart des radionucléides qu'elle contient, à l'exception du tritium, et ils affirment que celle-ci ne sera pas différente des eaux régulièrement rejetées par d'autres centrales nucléaires, un point de vue partagé par certains experts. "Il est probable qu'aucun impact sur l'environnement ou la santé humaine ne sera observé", estime Tony Hooker, maître de conférences au Centre de recherche sur les radiations de l'université d'Adélaïde, jugeant le projet japonais "solide".

Pour Jim Smith, professeur de sciences de l'environnement à l'université de Portsmouth, les craintes concernant les risques pour l'écosystème de l'océan Pacifique "ne sont pas fondées sur des preuves scientifiques".

Le gouvernement japonais et Tepco sont néanmoins confrontés à des inquiétudes et critiques persistantes, certains soulignant les erreurs commises lors de l'accident de 2011 comme motifs de méfiance.

Rafael Grossi (G), directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), présente le rapport complet de l'AIEA sur le rejet de l'eau traitée de Fukushima au Premier ministre japonais Fumio Kishida lors de leur rencontre  à Tokyo, le 4 juillet 2023 (POOL/AFP - Eugene Hoshiko)
Rafael Grossi (G), directeur géné[...]

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