Japon: ce que l'on sait de l'attaque qui a coûté la vie à l'ancien Premier ministre Shinzo Abe

Japon: ce que l'on sait de l'attaque qui a coûté la vie à l'ancien Premier ministre Shinzo Abe

Le Japon est sous le choc. Ce vendredi, l'ancien Premier ministre Shinzō Abe - il a occupé la fonction de 2006 à 2007 puis entre 2012 et 2020 avant de laisser sa place à Yoshihiko Noda pour raisons de santé - a trouvé la mort après avoir ététouché par balles vendredi lors d'un meeting électoral qui se tenait dans l'Ouest du pays.

• Que sait-on du déroulé de l'attaque?

Selon la chaîne publique japonaise NHK, Shinzō Abe était en plein meeting dans la ville de Nara (Ouest), quelques jours seulement avant les élections sénatoriales pour lesquelles il devait être candidat, lorsque des coups de feu ont été entendus.

Sur des images du même média montrant le moment de l'attaque, on voit le responsable politique debout sur un podium, puis une forte détonation retentit et de la fumée se dégage. Tandis que les spectateurs surpris par la détonation se baissent, plusieurs personnes en plaquent une autre à terre.

Shinzō Abe "prononçait un discours et un homme est arrivé par derrière", a déclaré à NHK une jeune femme présente sur les lieux.

"Le premier tir a fait le bruit d'un jouet. Il n'est pas tombé et il y a eu une grosse détonation. Le deuxième tir était plus visible, on pouvait voir l'étincelle et de la fumée", a-t-elle ajouté. "Après le deuxième tir, des gens l'ont entouré et lui ont fait un massage cardiaque", a-t-elle encore témoigné.

La victime s'est effondrée et saignait du cou, a déclaré une source du Parti libéral-démocrate (PLD, droite nationaliste au pouvoir) à l'agence de presse Jiji. Des responsables locaux du PLD ont précisé n'avoir reçu aucune menace avant l'attaque et que cette prise de parole de l'ancien dirigeant avait été annoncée publiquement.

• Quel est l'état de santé de Shinzō Abe?

La situation est extrêmement grave. Selon une caserne de pompiers locale, l'ancien Premier ministre Abe semble être "en état d'arrêt cardio-respiratoire", a déclaré la chaîne de télévision publique NHK, employant un terme utilisé au Japon avant qu'un décès ne puisse être confirmé par un médecin. Contactés, la police locale et des pompiers n'étaient pas en mesure de confirmer.

Dans les heures qui ont suivi, l'actuel Premier ministre japonais Fumio Kishida confirmé que Shinzo Abe était "dans un état très grave".

"C'est un acte barbare en pleine campagne électorale, qui est la base de la démocratie, et c'est absolument impardonnable", a-t-il indiqué, disant prier pour la survie de l'ancien Premier ministre, son ancien mentor politique et dont il avait été ministre des Affaires étrangères de 2012 à 2017.

• Quel est le profil du principal suspect?

Selon les dernières informations, un homme d'une quarantaine d'années a été désarmé et arrêté pour tentative de meurtre, souligne encore NHK, s'appuyant sur plusieurs sources policières.

Selon d'autres médias locaux, le suspect serait un Japonais de 41 ans ayant par le passé appartenu à la Force maritime d'autodéfense japonaise, la marine nippone.

Ce vendredi toujours, la police japonaise perquisitionnait le domicile du suspect.

• Quelles sont les réactions à l'attaque?

Dans les heures qui ont suivi les coups de feu, de nombreux chefs d'Etat ont envoyé des messages de soutien et fait montre de leur consternation. Sur Twitter, Emmanuel Macron s'est dit "profondément choqué par l’attaque odieuse dont Shinzō Abe a été victime" et a eu une pensée pour sa famille. "La France se tient aux côtés du peuple japonais", a ajouté le président de la République.

De son côté, l'Allemagne s'est dite "choquée" par l'attaque, a réagi la cheffe de la diplomatie, Annalena Baerbock.

"Je suis choquée par la nouvelle de l'attaque contre Shinzō Abe. Mes pensées vont vers lui et sa famille", a tweeté en anglais la ministre allemande des Affaires étrangères, en marge d'un sommet du G20 à Bali en Indonésie.

Au lendemain de l'annonce de sa démission, le toujours Premier ministre britannique Boris Johnson s'est dit "consterné et attristé" après l'attaque "abjecte" par balle contre Shinzō Abe. "Je suis consterné et attristé d'apprendre l'attaque abjecte contre Shinzō Abe. Mes pensées vont vers sa famille et ses proches", a-t-il tweeté.

De leur côté, les États-Unis se sont dit "profondément préoccupés" par l'attaque par balle, a déclaré le secrétaire d'État américain Antony Blinken.

"C'est un moment très, très triste", a dit ce dernier aux journalistes lors d'une réunion du G20 à Bali, affirmant que les États-Unis étaient "profondément tristes et profondément préoccupés".

Article original publié sur BFMTV.com