Jamal Khashoggi, bébés volés et affaire Skripal : les informations de la nuit

Ankara veut inspecter le consulat saoudien. Le ministre turc des Affaires étrangères a demandé à l’ambassadeur saoudien la permission de fouiller les lieux après la disparition du journaliste Jamal Khashoggi, rapporte le Daily Sabah. Il n’a plus donné signe de vie depuis le mardi 2 octobre alors qu’il était venu chercher des documents pour son mariage au consulat. “C’est notre devoir humanitaire et politique de surveiller de près cette situation”, a assuré Recep Tayyip Erdogan lors d’une conférence de presse. Le président turc ne se satisfait pas des explications saoudiennes selon lesquelles M. Khashoggi aurait quitté les lieux par une porte dérobée et il exige des preuves. La fiancée du journaliste, qui a informé les autorités de sa disparition, a déclaré au Washington Post – dont Khashoggi était un collaborateur – ne plus pouvoir manger ou dormir. Elle l’a accompagné jusqu’à l’entrée du consulat et y a attendu en vain son retour. La mort de son compagnon marquerait une nouvelle étape dans l’autoritarisme du prince héritier Mohammed ben Salmane, l’homme fort du royaume, s’inquiète le quotidien. “Bien qu’il se présente comme un réformateur, Mohammed s’est montré sans pitié face à ceux qui contestaient son pouvoir, emprisonnant activistes et dissidents”, prévient le Post.

Bébés volés du franquisme : coupable mais pas condamné. Dans le premier procès d’un scandale qui a choqué l’Espagne, le médecin Eduardo Vela, un ex-gynécologue de 85 ans, a échappé à la prison en raison de la prescription des faits. Ancien obstétricien dans une clinique de Madrid, il était accusé d’avoir participé, à partir des années 1950, sous le règne du dictateur Franco, à un trafic de nouveau-nés, soustraits à leur mère pour être confiés à des familles d’adoption. Selon Inés Madrigal, 49 ans et séparée de sa mère biologique alors qu’elle n’avait que quelques jours, il aurait falsifié son acte de naissance. Un geste commis en 1969 pour rendre service à un religieux, “une personne étroitement liée à l’accusé”, qui souhaitait remercier la mère adoptive d’Inés Madrigal pour ses services rendus au couvent. Le tribunal a donné raison à Mme Madrigal, explique El Pais. Eduardo Vela a été reconnu coupable de détention illégale (dont le délai de prescription est de dix ans) et de falsification d’un document officiel. Le parquet avait requis onze ans de prison mais l’ex-médecin n’ira donc pas en détention. “On ne peut pas prescrire un délit quand la personne n’est pas consciente d’en avoir été victime”, a commenté Guillermo Pena, l’avocat de la plaignante, qui n’avait pas soupçonné avant 2010 qu’elle pouvait être l’une des “enfants volées”. Sa cliente a déclaré au journal espagnol être “plus heureuse que triste” et va faire appel. La question de la prescription dans une telle affaire fait toujours débat dans le pays.

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