Jair Bolsonaro a-t-il espionné illégalement ses opposants ?

“Je suis persécuté par le gouvernement de Lula”, a dénoncé sur CNN Brasil Jair Bolsonaro lundi 29 janvier. “Mais ils ne trouveront rien. C’est de la pêche en piscine. Ils ne prendront pas de poisson”, a insisté l’ancien président brésilien quelques heures après que le domicile de son fils Carlos a été perquisitionné par la police fédérale. Cette dernière soupçonne le camp Bolsonaro d’avoir utilisé l’Abin (Agência Brasileira de Inteligência), l’agence brésilienne de renseignement, pour espionner illégalement ses opposants.

Carlos Bolsonaro, conseiller municipal de Rio de Janeiro, est “l’une des figures les plus importantes et pugnaces dans le monde du bolsonarisme”, précise The Guardian. Il est “connu pour ses attaques féroces et souvent énigmatiques sur X contre les opposants politiques de son père”. L’ancien chef d’État l’appelle “mon pitbull”.

Or il ferait partie du “noyau politique” identifié au sein de l’Abin par les enquêteurs, indique le Jornal do Brasil. “La police fédérale estime que les alliés de l’ex-président infiltrés dans l’Agence brésilienne de renseignement faisaient partie d’un groupe plus large responsable d’une sorte de service clandestin de contre-intelligence”, rapporte Estadao.

En octobre 2020 par exemple, la veille des élections municipales, l’Abin aurait utilisé First Mile, “un appareil de fabrication israélienne qui permet de surveiller simultanément des milliers de téléphones portables”, signale GZH. “La police fédérale est convaincue que le système a été utilisé pour espionner les adversaires politiques de Bolsonaro”, ajoute le site d’information.

En plus d’espionner des opposants, le système mis en place pourrait avoir servi à récolter des informations confidentielles sur des enquêtes en cours concernant le clan Bolsonaro. Ce soupçon s’appuie, entre autres, sur une conversation sur WhatsApp entre Carlos Bolsonaro et un assistant d’Alexandre Ramagem, un proche de son père à la tête de l’Abin entre 2019 et 2022, lui aussi au cœur de l’investigation.

[...] Lire la suite sur Courrier international

Sur le même sujet :