Jacques Le Divellec, le chef surnommé le « Bocuse de la mer », est mort à 91 ans

Le chef Jacques Le Divellec, surnommé le « Bocuse de la mer » est mort à 91 ans.
ERIC FEFERBERG / AFP Le chef Jacques Le Divellec, surnommé le « Bocuse de la mer » est mort à 91 ans.

DÉCÈS - Le « Bocuse de la mer » a rangé son tablier. Jacques Le Divellec, chef du restaurant parisien du même nom situé aux Invalides est mort ce vendredi 14 juin à l’âge de 91 ans, a annoncé son épouse à l’AFP. Le cuisinier a régalé pendant plusieurs décennies les amateurs de poisson, mais surtout les politiques.

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« C’était un vieux monsieur (...), mort de sa belle mort », a déclaré sa femme Amina Yamgnane, qui rend hommage à un chef « disruptif et audacieux » , qui avait notamment transformé une église de La Rochelle en restaurant.

Surnommé le « Bocuse de la mer », en référence au chef Paul Bocuse, figure tutélaire de la cuisine tricolore, il était réputé pour son franc-parler et revendiquait haut et fort la « défense de la cuisine française et de ses bases », contre notamment la cuisine moléculaire espagnole et autres innovations culinaires.

Le chef, qui a cuisiné beaucoup de bêtes à poils et à plumes « pas toujours autorisées », trouvait « affreux » les navires-usines chinois, japonais ou russes qui vident les océans avec leurs filets. En revanche, il voulait que les petits pêcheurs de thon rouge de Méditerranée puissent travailler en paix.

Petit-enfant d’un grand-père marin, Jacques Le Divellec, né en 1932, a passé son enfance au bord de l’océan en Charente-Maritime, sa grand-mère lui ayant transmis l’amour de la bonne cuisine. C’est en 1958 que le chef a ouvert le Yachtman à la Rochelle, qui a obtenu quatre ans plus tard sa première étoile au Michelin, puis une seconde en 1978.

Le rendez-vous des crustacés mais aussi des politiques

Le chef parcourt ensuite le monde dans les années 1970, grâce à son rôle de conseiller culinaire pour la chaîne hôtelière Hilton International. Ses voyages lui permettent notamment de découvrir le gravlax, cette recette nordique de saumon cru préparé avec un mélange d’aneth, de sel et de sucre qu’il rapporte en France.

Mais c’est en 1983 que la renommée du cuisinier grandit, grâce à l’ouverture de son restaurant Le Divellec dans le quartier des Invalides, à Paris. Avec sa façade bleue qui rappelle la mer et sa table dédiée au poisson et aux crustacés, ce restaurant devient un des rendez-vous du monde politique.

C’est devant ce restaurant que sera prise la photo de François Mitterrand avec sa fille Mazarine, dévoilant son existence au grand public. « Ce n’est pas moi qui ai vendu la mèche », répétait le chef. L’adresse a été reprise en 2016 par le jeune chef Mathieu Pacaud et a simplement été renommée « Divellec ».

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