"J’ai dû chercher Châteauroux sur Google Maps": ces volontaires étrangers qui se retrouvent loin de Paris pendant les Jeux

Pour le Guatémaltèque Daniel, ce fut une émotion en trois étapes. D’abord, la surprise, quand il trouve l’e-mail qu’il attendait tant, caché dans ses spams. Puis, la joie de lire que sa candidature pour être volontaire aux Jeux olympiques de Paris avait été acceptée. Surprise, joie, et puis… interrogation. “J’ai vu l’endroit. Je n’avais jamais entendu parler de cette ville !”, promet Daniel. Cet été, il sera volontaire à Châteauroux, pour les épreuves de tir. “J’ai dû chercher sur Google Maps, j’ai vu que c’était à deux heures de Paris. Je me suis dit: Euh… ok ?” en rigole-t-il. “Je ne connaissais rien de cette ville. Et il y a très peu de vidéos YouTube dessus”, ajoute Beth, qui vient du New Jersey. L’Américaine a préféré directement appeler l’office de tourisme de la ville, mais comme beaucoup, elle s’interroge.

Ce samedi, les 45.000 volontaires mobilisés pour les Jeux olympiques et paralympiques avaient rendez-vous à La Défense pour une grande convention. Parmi eux, 20%, viennent de l’étranger, et une partie ne verra pas Paris cet été. Alors quand ils se voient attribuer une tâche loin de la capitale, certains volontaires se sentent à l’écart."

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“Je n’aurais jamais imaginé aller dans cette partie de la France”

“Je me suis rendu à un rassemblement de volontaires. Les gens qui y étaient allaient tous à Paris. J’ai pensé que ça aurait quand même été génial de pouvoir y aller aussi, se désole Gail, une retraitée Britannique, qui préfère relativiser. Ce sera une expérience très différente à Châteauroux. Mais j’y suis préparé. Je savais que si j’allais être sélectionnée, il y avait des chances que je sois dans un autre endroit.”

Alors quitte à être loin de Paris, autant en profiter. “Mon devoir, c’est de boire le plus de vin de la Vallée de la Loire que possible !” s’esclaffe Beth. Faire la fête, mais aussi découvrir une culture différente de la sienne, dans une ville à taille humaine. “Je n’aurais jamais imaginé que j’allais aller dans cette partie de la France. Ce qu’on apprend quand on nous parle de la France, c’est la Tour Eiffel, Paris et les montagnes en hiver. C’est tout, confie Daniel. C’est en sortant des grandes villes que vous trouvez la vraie culture d’un pays”.

Éviter les transports parisiens

Lorena aussi va découvrir la France à quelques heures de la capitale. Cet été, la Mexicaine posera ses valises en tant que volontaire à Nantes, pour l’épreuve de football. Une destination qui ne l’a “pas du tout” déçue. “Paris sera peut-être un peu trop fou, avec trop de monde. Les transports seront bondés”, estime la future volontaire, bien contente d’éviter les heures de pointe dans le métro parisien. “Les embouteillages seront moins pénibles pour nous”, acquiesce la Chinoise Catherine.

“En plus, je suis la Ligue 1, donc je sais qu’il y a une équipe à Nantes”, sourit Lorena. Et ce n’est pas la seule volontaire à pouvoir placer Nantes sur une carte grâce aux Canaris. “J’avais le choix entre Paris et Nantes, et j’ai choisi d’être à la Beaujoire”, assure même Carnancitha, qui a grandi avec les couleurs nantaises depuis le Gabon, grâce à un père “supporter numéro 1 du club”.

Mais comme pour Lorena, ce n’est pas seulement le football qui motive la Gabonaise à se rendre à Nantes. “Les volontaires, on est à nos frais. Paris en ce moment c’est cher. En étant volontaire en Province, peut-être que les frais seront moins coûteux qu’à Paris”, calcule Carnancitha.

Des logements six fois moins chers à Nantes qu’à Paris

Durant la période des JO, le prix moyen d’un logement réservable à Paris s’élève à 724 euros la nuit selon BFM Business, soit 219% d’augmentation par rapport à la même période l’an passé. A Nantes, l’augmentation ne s’élève qu’à 48%, pour atteindre un prix moyen de 124 euros la nuit, soit près de six fois moins cher que dans la capitale. A Châteauroux, il faudra débourser en moyenne 138 euros, alors que les volontaires à Saint-Etienne pourront s’en sortir pour 95 euros par nuit.

Pour limiter les dépenses, les volontaires s’organisent sur les réseaux sociaux. Certains proposent de partager un logement, d’autres soufflent des bons plans, ou imaginent déjà des covoiturages.

“Ça pourrait être super de conduire une voiture de location tout autour de la Vallée de la Loire, en partageant avec d’autres volontaires, qui viennent de partout dans le monde”, se met à rêver Beth, du New Jersey. Une expérience qu’elle imagine forcément différente de celle vécue par les futurs volontaires à Paris. “Ce que je pourrais rater, ce n’est pas grave. J'accueille cette nouvelle aventure”, ajoute-t-elle.

Le CIO promet une “atmosphère olympique” partout en France

“C’est un endroit différent, mais c’est une expérience magnifique”, promet quant à lui Christophe Dubi, directeur exécutif du Comité international olympique. Pour que les Jeux puissent être vécus à 100%, peu importe le lieu, l’organisateur prévoit des “fans zones” et une “atmosphère olympique” partout sur le territoire. Un “look” des JO, qui viendra décorer toutes les villes concernées. Pour Christophe Dubi, l’objectif est clair : “À Paris, à Lille, à Châteauroux ou ailleurs, que tout le monde sur tout le territoire se sente vraiment parti de la fête.”

Et Châteauroux sera au cœur des festivités dès le lancement des Jeux olympiques. Le 27 juillet, la toute première médaille d’or sera distribuée dans la ville de l’Indre, à plus de 200 km de Paris.

Article original publié sur RMC Sport