“J’ai déménagé à l’étranger pour fuir l’inflation”

Pour la première fois de sa vie, Jessica Jordan, 30 ans, n’est plus inquiète à l’idée de pas pouvoir payer son loyer. Mais pour ça, elle a dû quitter son pays, le Royaume-Uni, sa famille et ses amis, et partir à 5 000 kilomètres de chez elle. Et selon le témoignage qu’elle a confié au Times, elle ne se voit pas revenir de sitôt :

“Je ne regrette pas l’anxiété constante que je ressentais en essayant de joindre les deux bouts avec des jobs qui n’offraient ni avantages ni perspectives. Aujourd’hui, à 30 ans, j’ai enfin trouvé un bon équilibre entre mon travail et vie personnelle (et aussi pour mon compte à la banque). C’est seulement dommage d’avoir dû partir si loin pour y parvenir.”

C’est en août dernier que la jeune femme s’est résolue à sauter le pas. Deux mois auparavant, “juste avant que le début de l’inflation”, elle avait perdu mon emploi dans une entreprise d’édition numérique. “Avec ce travail, je perdais mon salaire de 50 000 livres [56 000 euros] par an et la capacité de payer mon loyer à Londres, mes factures, ma nourriture et mes médicaments.”

En réalité, c’est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase, raconte-t-elle. Diplômée en 2016, elle est d’abord passée d’un job à l’autre. Son premier travail de journaliste lui rapportait tout juste l’équivalent de 19 000 euros par an. “Impossible avec ce salaire de payer un loyer londonien.” Elle n’a pas d’autre choix que de vivre chez ses parents, dans l’Essex, et de faire la navette.

Au cours des années suivantes, elle a tout fait pour gravir les échelons en passant d’un emploi à un autre. “Pendant la pandémie, j’ai pu économiser sur mes frais de transport et j’ai profité de cet argent pour prendre un appartement à moi.”

Loin du métro londonien

Après son licenciement, Jessica Jordan dit avoir candidaté à plus de cinquante postes au Royaume-Uni. Elle a vite compris qu’elle allait devoir accepter une réduction de salaire importante. “Ce qui signifiait que j’allais devoir faire des sacrifices alors que je me retrouvais déjà régulièrement à découvert la dernière semaine du mois.”

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