Jérôme Hamon : l'adieu au premier greffé du visage

Jérôme Hamon était un homme drôle et c’est ce que je retiendrai de lui. Il avait la drôlerie fine et caustique de ceux qui ont beaucoup souffert mais dont la grande élégance est de ne pas trop le montrer, pour ne pas l’étaler. La vraie douleur ne se partage pas. Il est mort mardi, chez lui, en Bretagne. Il avait 49 ans.

Trois greffes successives

En 2010, il est le premier patient au monde à bénéficier d’une greffe totale de visage. Il souffre d’une maladie génétique rare, la neurofibromatose qui entraîne des malformations notamment au niveau de la face et le Pr Lantiéri, alors à l’hôpital Henri Mondor (Créteil) réalise cette intervention. Le chirurgien se souvient, en salle de réveil, de l’expression de la mère de Jérôme devant sa toute nouvelle apparence. Elle vient pour le voir et a cette phrase magnifique :  « Je le reconnais, c’est lui, mon fils ! » Mais après cette renaissance, en 2018, rejet du greffon, il doit être à nouveau opéré, cette fois à l’hôpital européen Georges Pompidou à Paris. Nouveau visage, encore. Le troisième. La greffe tiendra six ans.

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De g. à dr. : Priscilla Dray, Pr Emmanuel Hirsch, professeur d’éthique médicale à l’université Paris-Saclay, Pr Lantieri, chirurgien et directeur du service de chirurgie reconstructrice et esthétique de l’hôpital Georges-Pompidou, Pascal Coler, Jérôme Hamon, Laura Nataf, © Alvaro Canovas/Paris Match

En juin 2019, pour le numéro des 70 ans de Paris Ma...


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