Ivre, il s’apprêtait à faire décoller un Boeing 777 avec 267 passagers à bord

Henry W., un pilote de ligne de la compagnie United Airlines, a été contrôlé avec 1,32 g d’alcool par litre de sang. Il s’apprêtait à prendre les commandes d’un vol à destination de Dallas, au Texas. Avec près de 300 passagers à bord.

Un pilote de ligne contrôlé positif à l'alcool juste avant de prendre les commandes d'un vol - Getty Images/iStockphoto

Lorsqu’on a peur de l’avion, on craint généralement les accidents, les dépressurisations, les turbulences ou encore les détournements. Mais rarement le fait que le pilote soit trop ivre pour prendre la voie des airs. C’est pourtant ce qui est arrivé ce dimanche 23 juillet à l’aéroport de Roissy-Charles de Gaulle, en région parisienne. En effet, le pilote américain Henry W., de la compagnie aérienne United Airlines, a été contrôlé positif à l’alcool par la gendarmerie des transports aériens, rapporte le journal Le Parisien. Cette unité opère des contrôles de manière non-systématique.

Malgré le fait qu’il prétende n’avoir bu que deux verres de vin environ 12 heures avant son vol, le pilote avait, selon l’éthylomètre, un taux d’alcool de 0,66 mg par litre d’air expiré, ce qui équivaut à 1,32 g d’alcool par litre de sang. Au sein de l’Union européenne, la réglementation stipule que les pilotes ne peuvent pas se mettre aux commandes d’un appareil avec un taux supérieur à 0,2 g par litre de sang. D’après les gendarmes, l’homme présentait d’évidents signes d’ébriété, mais ils ont toutefois procédé à des vérifications avec un éthylotest et un éthylomètre, pour plus de certitude.

Une défense insuffisante

Pourtant, ce mardi 25 juillet 2023, devant la tribunal de Bobigny, l’avocate du pilote remet en cause le fonctionnement des outils utilisés lors du contrôle d’alcoolémie. Elle raconte en effet que les militaires ont dû s’y reprendre à six fois pour avoir un résultat sur leur appareil. Ils ont d’ailleurs ajouté le carnet d’entretien de celui-ci afin de certifier son bon fonctionnement. L’avocate a également précisé qu’aucune prise de sang n’avait été faite à son client, car la procureure avait refusé la demande.

Pour la représentante du parquet, ni la procédure ni les états de service d’Henry W. ne suffisent à excuser le comportement du pilote. “Vous avez failli à votre devoir d’exemplarité. Vous avez fait courir un risque à 267 passagers”, a ainsi asséné la procureure devant la cour, comme le rapporte nos confrères du Parisien. L’homme, à deux ans de la retraite, s’est vu condamné à six mois de prison avec sursis, 4 500 euros d’amende et une suspension de titre aéronautique pendant un an. Il a donc pu quitter le tribunal et pourra rentrer dans son pays. Sur place, de nouvelles sanctions pourraient tomber.

Ce contenu pourrait également vous intéresser